mardi 1 mars 2016

A quoi reconnait-on une mauvaise journée ?

Elle s'annonce dès le matin quand, encore à moitié dans le coaltar, on rate avantageusement son trait d'eyeliner. Un panda ahuri vous fait face, les cheveux fraîchement lavés et pourtant irrémédiablement aplatis par la mauvaise volonté capillaire.
Pendant ce temps, dans la chambre voisine, le Petit Doux se fait Petit Diable et piaille joyeusement au lieu de faire sa sieste matinale. On constatera, après avoir enfilé une tenue sans recherche, mais pratique, qu'il a défait les langes qui protègent les barreaux de son lit et s'est coiffé d'un t-shirt maternel mis à sécher sur l'étendoir qui jouxte son lit une demi-heure plus tôt.
Il est 8h et la journée s'annonce... Longue.
Le premier périple en RER se passe bien. Mais arrivé dans le second qui doit nous mener à bon port, Petit Doux se fait Grand Voyageur et décide d'aller saluer chaque passager ou de leur percer violemment les oreilles à tous en cas de résistance maternelle. Mon dos souffre.
Accalmie chez ma grand-mère qui accueille son arrière petit-fils toute en sourires. Le repas nanesqe se passe bien. Heure de la sieste. Il s'endort. Un coup de sonnette réglée pour être entendue par une dame de 90 ans retentit. Un hurlement s'ensuit. Après quelques savants tours de poussette, le Petit Doux retourne dans les bras de Morphée.
Repas des grands : j'écoute Mère-Grand avec une attention fluctuante sans oser lui dire, une fois de plus, que si j'avais dit que son coleslaw industriel était bon, c'était par politesse... Depuis, elle m'en sert à chaque fois. Assorti aujourd'hui de chou-fleur. Mon estomac proteste.
La pluie commence à tomber.
Réveil du bébé, passage d'un cousin, jeux multiples et courses poursuites. Il est temps de rentrer. Ma grand-mère tente de me charger encore plus de divers vieux jouets et vêtements "pour le petit". Résistance. Bisous. "Ah, mais je ne t'ai pas dit..." Bisous. Bon, il est 45 minutes de plus que prévu, les RER vont être bondés.
Ça ne loupe pas.
Or Petit Doux est à nouveau atteint de bougite aigüe. Et j'ai une poussette à caser, tant bien que mal, dans le wagon. Celui avec les deux grandes marches, là... Soupir. Dos qui proteste. La pluie est battante, la poussette dégouline en flaques lamentables, mon manteau est une serpillère. Petit Doux est sec et veut aller dire bonjour. Heureusement, les sourires de notre voisine directe qui lui prête son parapluie l'occupent avec quelques tours de "Bateau, sur l'eau".
Deuxième RER. Moins de monde au début, mais c'est un vieux wagon collant et crasseux. Je maintiens Petit Doux sur mes genoux. Le monde arrive, arrive, arrive... Ouf, pas besoin de plier la poussette. T'façon, j'aurais pas pu. Petit Doux lit Toupie et me fait des câlins. Mon manteau sent le chien mouillé, mais je vois le bout du périple.
Gare de la Ville des Chats. 
Un con s'obstine pendant 10 minutes à faire entrer son vélo dans l'ascenseur. Moi, j'attends derrière. Mon regard se noircit. Petit Doux veut qu'on roule. L'andouille renonce. Nous prenons l'ascenseur.
Miracle : un bus !
La pluie est toujours aussi forte. 
Petit Doux hurle dans les deux dernières rues. Il en a méga marre et sa chancelière prend l'eau. Il ne veut pas marcher hors du local à poussette, ni être porté. Ses ultrasons sont très pénibles. Je le chope en mode sac à patates-mère indigne, avec le sac à langer, le sac à dos, l'autre sac. 
Clef, porte, extraction de la combi du Nain tout rouge et beuglant. 
Il s'arrête net, me fait un câlin. On prépare le repas. Le Paladin arrive. Aaaaah... Le calme, enfin, la fatigue retombe.
Petit Doux vomit tout son repas parce qu'il a gobé un bout de chèvre sans le mâcher...

Il est 20h, je veux dormir.


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