mercredi 30 mars 2016

Les petits fails du quotidien

Se rendre compte, après six mois d'utilisation, que la lanière de l'Ergobaby peut en fait coulisser de bas en haut. Et donc qu'être étranglée par icelle n'est pas une fatalité... Ça m'apprendra à acheter sur LBC, sans le manuel d'utilisation, tiens...

Corriger ses copies alors que le bébé joue à côté. Se faire piquer son stylo rouge. Négocier pour le récupérer. Se le refaire choper dix minutes après. Tout ça pour apprendre qu' "Hitclaire a été méchant avec les Juifs et a fait la ségrégation aux USA"...

Entendre un message paniqué de ma grand-mère qui se demande où je suis. Ma mère lui a dit que je venais sans m'en informer. Sauf que la pluie a changé mes plans et donc je n'ai pas bougé... C'est malin...

Eviter de justesse un pipi pré-bain sur la table à langer. Ne pas voir venir celui post-bain. Se faire avoir deux soirs de suite.

Peut aussi entrer dans la catégorie des quotichiants :)

mardi 29 mars 2016

Joies de la semaine * 4

C'est terrible comme au début de ces articles mon début de semaine se fait blanc... Comme dirait l'autre, j'ai la mémoire qui flanche... C'est moche...

Remontons le fil...

Lundi : Ma mère me retrouve après les cours pour aller chercher Petit Doux et l'emmener au jardin de découverte puis à la maison. Il lui présente doctement toute sa bibliothèque. Pour une bibliothécaire, c'est très approprié.

Mardi : Premier cours à la piscine sur laquelle je m'interrogeais depuis quelques temps. 8€ pour 30 minutes de cours, plus l'entrée, il y avait de quoi hésiter. Et bien, bonne nouvelle, ce n'est pas un cours où l'on s'endort ! Je manque même de boire plusieurs fois la tasse en tentant de reproduire les mouvements demandés. On a l'air fines, avec nos ceintures à flotteurs et nos gants palmes... Mais qu'importe, j'ai besoin de me dépenser et l'aquagym est la seule chose qui me tente avec l'inaccessible équitation (vadete retro, stupides longueurs, course à pied et autres tortures inadéquates !). 
Quant aux locaux, ils sont plus corrects que bien d'autres où j'ai eu l'heur (ou le malheur ?) de passer.

Mercredi : Journée douce de routine de mi-semaine : marché, parc, siestes du Nain, et au milieu repas avec deux collègues, lequel se passe très bien pour cause de sommeil durable de bébé. Nous échangeons surtout sur le collège, malgré mes tentatives de détourner la conversation, mais ce n'est pas fastidieux et je suis soulagée de voir qu'elles partagent certaines de mes opinions (des fois, je m'auto-interroge).

Jeudi : Discussion avec Akroma qui éclaire une journée somme toute assez dénuée d'intérêt par ailleurs.
Depuis notre accrochage musclé, mon nouvel élève aux casseroles bruyantes s'est mué en étrange fayot. Je suppose que je préfère ça. 
Le reste de la classe planche fort sérieusement sur le sujet de réflexion : "Faut-il avoir peur de la différence ? Vous appuierez votre réflexion sur votre culture historique, artistique et votre expérience personnelle." Un indice, les nains ? La réponse doit être "non".
Les cours s'enchaînent. J'arrive à finir vite mon rendez-vous du soir avec un parent en me servant vilement du prétexte du petit frère de deux ans de mon élève qui hurle son désintérêt pour les fort mauvaises notes de sa sœur. Et moi donc...

Vendredi : Et bien... Euh... C'est le fin de la semaine ?
Ah oui, et la fin de la présentation du latin aux petits de 6e. La dernière heure se passe bien : ils ont l'air content et le collègue qui a tenu à rester n'a pas donné l'impression de trop s'ennuyer. Étonnant.
Ah si, superbe surprise : le Paladin a eu le courage de passer acheter une machine à coudre et l'a ramenée dans ses bras depuis... Super loin. En plus d'être adorable, c'est vraiment utile car c'est un projet que nous avons depuis plusieurs années, jamais réalisé faute d'être à proximité du magasin adéquat pile au bon moment. Qui dit MAC dit ourlets des rideaux (actuellement thermocollés de façon... Bref) et donc lavage des dits rideaux. Au bout de deux ans, c'est bien de pouvoir le faire... Surtout que ceux du salon ont été attaqués à la compote de pêche quand même.

Samedi : Enfin ! Après trois semaines de folie, le Petit Doux se recale à une heure de réveil décente sans nous avoir auparavant pourrit la nuit ! Wééé ! Quoi que ce soit, c'est fini !
Nous devons changer notre poussette au relais et malgré quelques difficultés que nous passerons sous silence étant donné le titre de cette page, nous sommes victorieux. Pour récompenser le Paladin de sa patience et de ses efforts (il a dû casser à mains nues les roues de la poussette HS pour la faire rentrer dans le carton, pour vous situer - oh, une prétérition !), je nous achète deux gâteaux qui se révèlent à la hauteur de leur allure : un gland que d'aucuns pudiques voudraient rebaptiser Salambô (mais que notre boulangerie appelle bien gland, bordel : c'est vert avec un haut noir...) et une tarte poire-chocolat.

Dimanche : Repas de Pâques chez mes parents pour fêter et le chocolat et le point final à des années de galère. Mon père peut tourner enfin une page définitive sur plus d'une décennie. Les noeuds ont fini de se dénouer.
Par ailleurs, en plus de son excellent repas de lasagnes et tarte aux fraises, nous avons cherché nos chocolat de Pâques (oui, oui, à plus de trente ans) sur... Le mini balcon de mes parents. Et Micro a eu un jouet de Pâques parce qu'on a préféré lui éviter une orgie de chocolat. Mais il n'a pas l'oeil dans la poche et prélève avec aplomb sa dîme sur nos oeufs.
Au retour, nous évitons de justesse de nous faire tremper. C'est beau.


samedi 26 mars 2016

Séries séries

Quand le néo-parent n'est pas tout planté par une nouvelle crise de poussée dentaire / terreur nocturne / chiantitude nocturne, il aime a se détendre devant une bonne série le soir (oui, une seule par contre, faut pas déconner, on dort tant qu'on peut ensuite...).

Or donc, en cette période de creux entre les géants de la chose, comment occuper notre temps de cerveau vaguement disponible ?

Galavant : il fallait oser la série comédie musicale dans un univers de Moyen-Âge carnavalesque. Les premiers épisodes sont plutôt réussi, avec un décalage vraiment drôle et une revisitation réussie des topoï du genre. Mais soyons honnêtes, nous n'avons pas commencé la 2e saison. Parce qu'au bout d'un moment, les ficelles sont toujours les mêmes et que... Ils chantent, hein. Et c'est toujours ce qui m'a ennuyé chez Disney et consorts. Ajoutons qu'en plus ici ils chantent parfois un peu trop la même chose... Donc les acteurs sont bons, il y a des trouvailles sympa, mais ça s'essouffle vite.

Allez, chut maintenant...

I-zombie : toujours convaincue alors que je n'aurais vraiment pas parié dessus. Les intrigues secondaires viennent étoffer les enquêtes parfois un peu attendues et la série gagne en intérêt (une fois n'est pas coutume). Il faut dire qu'elle ne se cantonne pas à l'humour et ce n'est pas plus mal d'ouvrir un peu le champ. Contre toute attente, elle donne aussi parfois faim grâce aux cours de cuisine de cerveau en plastique. 

Kicking ass and taking brains. Oui.

Le maître du Haut château : de bons acteurs, une belle intrigue (K. Dick !), une uchronie intéressante (les Nazis et les Japonais ont gagné la guerre et occupent les USA), donc a priori tout pour me plaire.
Mais, mais, mais... La sauce ne prend pas vraiment. Est-ce la durée des épisodes qui est en cause ? Peut-être. Car si je ne m'ennuie pas lorsque je les regarde, je décroche un peu vers la fin (le rythme longuet des débuts d'aide pas) et... Et je n'ai que rarement envie de voir la suite. C'est un peu le dernier recours. Enfin, avant Galavant.
Peut-être la noirceur évidente est-elle aussi incompatible avec mon état d'esprit du moment. 
Je pense que c'est un rendez-vous raté pour l'instant.




Blindspot : la BA nous avait tout de suite accrochés. Mais le pilote pas DU TOUT. Je me souviens qu'on s'était regardé, déçus. Tout ça pour... ça ? Encore une de ces séries policières-là ? Pffff....
Pourtant, on a enchaîné avec la suite, plus par défaut qu'autre chose. 
Et bonne surprise : si la série n'évite pas certains poncifs (FBI = gentils, CIA = pas bien, FBI = très doués avec des flingues, terroristes = incapables de toucher un éléphant dans un couloir...), elle arrive à nous accrocher. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne du fil rouge (un tatouage = une enquête), les personnages s'étoffent et on se prend au jeu. Qui manipule qui ? Et pourquoi ?


mardi 22 mars 2016

Jour noir

Aujourd'hui, j'ai enfin repris la piscine après presque deux ans.
J'ai souri dans le bassin en nous voyant avec notre attirail ridicule à base de combo bonnet + flotteur + gants palmes. La touche.
Aujourd'hui, j'ai fait cours, comme d'habitude, puis rejoint une commission de vie scolaire (un pré-conseil de discipline) où nous avons cuisiné un troll comme nous savons si bien le faire en tentant de ne pas exploser de rire au visage de sa psy de pacotille qui nous parlait de sa timidité (parce que j'aimerais bien qu'il soit timide avec moi, lui !).
Aujourd'hui, j'ai récupéré mon fils avec une belle éraflure sur tout le visage et ça m'a fait mal.
Aujourd'hui, j'ai raté un super rendez-vous par incompréhension réciproque.
Aujourd'hui, j'ai acheté des mochis rigolos.

Aujourd'hui était un jour comme plein d'autres, sans beaucoup d'intérêt, ni de désintérêt. Quelques contrariétés, quelques légèretés.

Et puis, alors que j'avais entendu la nouvelle et appelé tout de suite ma cousine pour me rassurer et vérifier qu'elle n'était pas à proximité des deux lieux touchés par les attentats, alors que j'avais échangé quelques mots sur les événements, encore méconnus, encore flous, aujourd'hui, j'ai fermé la plupart des sites où je vais parce que je voudrais que ça ne soit pas arrivé.
Mais ce soir, l'informe prend forme, le jour se teinte de noir à cause de l'heure et de l'actualité.
Même si mon esprit, inconsciemment, n'a pas voulu prendre conscience tout de suite, il ne peut pas l'éviter.

Aujourd'hui, je suis Charlie, Paris, Tunis, partout et Bruxelles aussi. 
Je suis une citoyenne du monde, face aux barbares, aux obscurs, aux stupides. Tellement, tellement, tellement stupides et si dangereux...

dimanche 20 mars 2016

Les joies de la semaine * 3

A croire que je n'ai plus le temps d'écrire que du positif, c'est moche ! ^^

Lundi : je crois vaguement me souvenir d'une sortie au parc avec le bébé, sans certitude, pour profiter de l'air doux et des derniers rayons du jour.

Mardi : un rendez-vous avec une spécialiste qui se passe très bien (ce qui justifie de mon point de vue et ses tarifs et la distance que je dois parcourir pour ne pas avoir mal, ni entendre de remarques bêtes). Elle m'explique d'ailleurs pas mal de choses sur mon accouchement particulier et les réponses font du bien. 
Sur le retour, j'en profite pour faire un tour rapide dans un magasin et en sortir avec trois beaux hauts qui me vont tous parfaitement et satisfont mon envie de renouveau de ma garde-robe pour le printemps pour un prix modique. Tant que j'y suis, un passage chez Lush pour le seul de leur produit qui m'ait convaincue et qui a pour difficile mission de rattraper le désastre capillaire qui est le mien. Son odeur me met en joie en me replongeant dans des souvenirs divers.

Mercredi : sortie au parc pour retrouver une amie très chère pas vue depuis trop longtemps. Elle est courageuse car elle a bravé le froid pour nous retrouver ! Entre sa mère et Micro, nous ne pouvons cependant pas parler autant que d'habitude car je cours partout et suis distraite par les actions du gnome, mais bonne nouvelle, on se rattrape la semaine prochaine.

Jeudi : un accrochage avec un élève qui aurait dû plomber ma journée m'apporte le soutien et une nuance de respect nouvelle dans les yeux du reste de la classe. 
"Wahou, Madame, vous ne vous laissez pas faire, vous !" Tu m'étonnes, Anatole... Mes années de ZEP m'ont laissé quelques réflexes hors charte.
L'élève revient pour notre deuxième heure de cours tout calmé, limite fayot. Étonnant.

Vendredi : La journée s'annonce trop longue à cause de la remise des bulletins, mais finalement, nous bullons de concert en l'attendant et je ne dois déplorer qu'un lapin (un record !). 
Les échanges sont neutres, voire très cordiaux et ça justifie en partie de rester aussi tard au bahut.

Samedi : fixation du siège bébé sur mon vélo réussie brillamment par le Paladin. Les trajets raccourcissent soudain avec bonheur ! Passage agréable à la bibliothèque et au parc avec le bébé qui est de bonne humeur et court partout pour fêter le printemps.
Achat d'un ustensile destiné à tout hacher menu à un camelot du marché : joie, il tient ses promesses ! Pommes et spéculos, puis pommes spéculos et orange pour un dessert sympa et rapide à préparer.
Finir la lecture du Château de Hurle.

Dimanche : visite chez ma belle-soeur et discussion agréable avec elle et ses filles. Chez l'aînée, la crise d'ado semble s'estomper. 
Préparer mes affaires pour le lendemain et me réjouir à l'avance d'attaquer le dernier tome de l'Epouvanteur




dimanche 13 mars 2016

Les joies de la semaine * 2

Note : au moment où j'entreprends d'écrire cet article, Micro est en train de hurler à plein poumons... Une première pour un soir à 20h30 !
Or donc... Concentration malgré tout, etc.

Lundi : trouver le mojo pour présenter le latin aux 6e.

Mardi : avoir une collègue qui me donne sa poussette alors que la nôtre a rendu l'âme et un autre qui me propose de garder le bébé pour une nuit. Mes collègues sont plus présents que notre entourage. Normal... M'en fiche, ça fait du bien !

Mercredi : aller chercher mes bottes, achetées en ventes privées pour un prix très très raisonnable et les trouver parfaites. Réussir à bien organiser cette journée seule avec le bébé pour ne pas être submergée. Constater qu'il est bien totalement guéri. Ouf.

Jeudi : aller au cinéma pour la 1re fois depuis... 16-17 mois ? Bon, ok, avec 120 élèves de 4e pas passionnés par "Demain", mais quand même ! Manger les pop-corn confisqués à un élève avec les autres élèves sur la route du retour. Finir mon conseil de classe en une heure. Pas peu fière, étant donné les boulets qui y assistent avec moi.

Vendredi : manger un couscous tout en bavardant. Voir se confirmer les projets d'une jeune fille qui souhaite enseigner. Découvrir que le conseil de classe de mes 3e commence une heure avant ce que je pensais : cool ! Mettre un point final à une semaine de 24h de cours (et pour les non profs, cela veut dire 24h à 100%, plus toutes les prép :p). Acheter des religieuses au chocolat pour fêter ça.

Samedi : du soleil ! Profiter du parc Montsouris et y croiser une amie tout en attendant ma collègue pour récupérer la poussette sus-citées. Admirer les magnolias.

Dimanche : sortir au parc pour jouer avec le bébé avant que le monde n'arrive. Cuisiner à deux une tarte amandine-chocolat. Profiter du soleil. Sentir les fleurs en se promenant le long de la rivière.

Constater toute la semaine que le printemps est là, dans les arbres en fleurs, le chant des mésanges, le jour qui pointe quand je pars. C'est chouette !

 Note : à la fin de cet article, le bébé s'est endormi :)

dimanche 6 mars 2016

Les joies de la semaine * 1

Voilà un article dont l'idée vient du Rose et le Noir. J'aime le principe de se focaliser sur le positif. Essayons donc, après cette semaine calamiteuse qui a été de mal en pis à partir de mardi soir...

Lundi : dernière journée de vacances à trois : repos et sortie au parc.

Mardi : aller voir ma grand-mère et y croiser mon cousin. Apercevoir le pull qu'elle tricote pour Petit Doux et l'écharpe du même rouge parfait qu'elle me destine. Parler de tout et de rien avec elle et la voir jouer avec son arrière petit-fils. Discuter chiffons avec mon cousin qui veut créer sa ligne de vêtements et nous emballer un peu sur les écharpes obi et des robes à déco interchangeables.

Mercredi : voir le Paladin rentrer à la mi-journée pour m'aider avec notre petit malade. Soulagement. Bénir l'inventeur de la machine à laver !

Jeudi : faire une semoule sucrée à la pistache en dessert.

Vendredi : petite rémission du Doux.

Samedi : sortir faire le marché et prendre un peu l'air, enfin, après les trois jours cloîtrée à la maison pour cause de maladie du bébé. Trouver du fromage au piment d’Espelette. Acheter des cordons bleus : régression infantile.

Dimanche : voir Petit Doux manger enfin un peu au repas (dont les cordons bleus, par petites miettes !). Voir le Paladin aller doucement mieux. Préparer mes affaires pour la rentrée de demain en choisissant les vêtements et des bijoux assortis, mon rituel du soir.



Bilan : j'ai d'abord complètement bloqué... Qu'avions-nous fait cette semaine ? Et surtout qu'y a-t-il eu de positif ?
Puis petit à petit, j'ai retrouvé le fil du souvenir, éliminé le négatif, traqué ce qui a été bon et bien. C'est plaisant. Ma semaine me paraît finalement moins noire, moins triste et moins déprimante.


De mon métier

En cette veille de rentrée et alors que mon moral est mis à mal tant par la réforme à venir que par la maladie qui terrasse Petit Doux et le Paladin, alors que je vais accueillir cette semaine une étudiante qui se destine à l'enseignement, je m'interroge sur mon métier.

Sur le forum professionnel que je fréquente comme dans ma salle des professeurs, beaucoup parlent de leur désenchantement, de leur volonté de quitter l'EN dont les mâchoires ministérielles broient trop souvent les personnels.

Moi-même, à l'heure où les langues anciennes sont torpillées et où on réforme une fois de plus en dépit du bon sens, la lassitude me guette.

Lassitude de devoir expliquer pourquoi il faut en revenir aux fondamentaux pour qu'aucun élève n'arrive en 6e, à 11 ans, sans savoir lire réellement, avec fluidité et en COMPRENANT les textes, sans avoir acquis les bases des mathématiques, des rudiments d'histoire, de sciences.
Mais non, il importerait de leur faire commencer une langue vivante, grâce à des personnels non formés, histoire que ça soit vraiment débile, et de leur parler de développement durable et d'arts plastiques un cours sur deux. Certes. Ecrire et compter par compte, hein...
 Lassitude de me battre contre de la paperasserie et de ne pas pouvoir compter sur les infirmiers, médecins scolaires, surveillants et assistante sociale de mon établissement. Un gamin a un problème, grave ou pas ? Dommage ! "Elle est absente aujourd'hui. Et demain. Et après aussi." "Oui, mais je n'ai pas un salaire de professeur, moi, donc je ne vois pas pourquoi..." "Non, mais les profs, ils sont trop relous avec vous, viens, je te fais un mot de retard si tu veux pour qu'ils ne te cassent pas les c****".

Et pourtant, en cours, là où la loi, c'est moi, je sais pourquoi je fais ce métier.
Tout comme quand j'élabore mes cours ou les relis.
Me réjouis de leur faire découvrir Yvain, Tristan, Eluard ou Jupiter.
Quand ils se bousculent pour poser des questions.
S'étonnent que ça sonne déjà.
Se concentrent pour réussir et sont fiers parce que c'était compliqué et que je le leur dis.
Reviennent pour s'excuser ou juste pour échanger.
Nous font confiance.
Réussissent alors qu'ils pensent être nuls.
S'enthousiasment pour Mallarmé et ses messages cryptés.
Sourient en entrant et en sortant de cours.
M'apportent des citations à inscrire au tableau dédié.

Même si ce n'est pas toujours facile, ni idyllique. Même si P. me casse les oreilles en me chantant du Justin Bieber à la fin des cours. Même si J. a vraiment un humour nul. Même si, même si...

Mon ancienne salle de classe, du temps de FortFortLointain

vendredi 4 mars 2016

Calligraphie

Je suis fascinée par le dessin, l'écriture et les articles de papeterie depuis toute petite.
Je me souviens d'ailleurs de mes 1ers feutres : des Crayola qui avaient un embout-tampon en forme de petites fleurs ou d'autres motifs divers. Et de ma boîte de 100 feutres pinceaux que je classais régulièrement par couleurs (oui, déjà toute petite).

J'aimais dessiner, j'aimais écrire et un jour, il y a eu cette rencontre : un livre-atelier de calligraphie. 

C'était en 4e, je crois, alors que mes parents cherchaient un moyen de ré-éduquer mon écriture fort laide. Ça a marché : elle n'est pas devenue un modèle du genre, ornée de pleins et de déliés, mais elle est lisible et pas désagréable.

J'ai couvert des pages entières de vagues bleues où je composais des poèmes, écrivais à l'avenant pour dissoudre la longueur des voyages en RER, tentais de tenir des mondes à la pointe de mon stylo plume.

Mais c'est très différent de la calligraphie où le mot compte moins que le dessin, tout en en renforçant le sens.

Il faut s'installer calmement, une tasse de thé à portée de main, un buvard, des cartouches, un beau papier. Et l'un des stylos dédiés : pointe médium ou large ? Encre de nuit ou de mer ?

Je n'aime pas les plumes et encriers car me retrouver coupée en plein trait m'agace. Je préfère la facilité des stylo-plumes, plus maniables que les pinceaux. Même si cela impose des couleurs plus limitées.

J'ai des carnets où je travaille, réfléchis, réinvente des modèles, sur un mot, une citation. 

Cela me permet de tendre mon esprit vers un but palpable. Matérialiser un mot. L'enluminer. Le faire se transformer par une lettrine, une arabesque, le diluer dans de l'aquarelle ou l'encrer fortement dans le monde.

Tout mon esprit est absorbé dans cette tâche courte ou longue, selon l'humeur, le mot, la page, l'attention. Au gré des influences et des humeurs, les lettres s'animent, changées en ramages, en bateaux, en vagues, ou retombent avec le trait cassé par l'impatience, le grain du papier. Comme un souffle capturé, versé sur une page blanche.

Source inconnue

mercredi 2 mars 2016

A quoi reconnait-on qu'on aurait dû la fermer ?

Et bien quand le karma, hilare, nous offre, après la journée d'hier, la première gastroentérite du Nain, qui nous a fendu le coeur toute la journée tout en nous donnant moult travaux ménagers sur lesquels nous ne nous étendrons pas ici...
Tristesse...


mardi 1 mars 2016

A quoi reconnait-on une mauvaise journée ?

Elle s'annonce dès le matin quand, encore à moitié dans le coaltar, on rate avantageusement son trait d'eyeliner. Un panda ahuri vous fait face, les cheveux fraîchement lavés et pourtant irrémédiablement aplatis par la mauvaise volonté capillaire.
Pendant ce temps, dans la chambre voisine, le Petit Doux se fait Petit Diable et piaille joyeusement au lieu de faire sa sieste matinale. On constatera, après avoir enfilé une tenue sans recherche, mais pratique, qu'il a défait les langes qui protègent les barreaux de son lit et s'est coiffé d'un t-shirt maternel mis à sécher sur l'étendoir qui jouxte son lit une demi-heure plus tôt.
Il est 8h et la journée s'annonce... Longue.
Le premier périple en RER se passe bien. Mais arrivé dans le second qui doit nous mener à bon port, Petit Doux se fait Grand Voyageur et décide d'aller saluer chaque passager ou de leur percer violemment les oreilles à tous en cas de résistance maternelle. Mon dos souffre.
Accalmie chez ma grand-mère qui accueille son arrière petit-fils toute en sourires. Le repas nanesqe se passe bien. Heure de la sieste. Il s'endort. Un coup de sonnette réglée pour être entendue par une dame de 90 ans retentit. Un hurlement s'ensuit. Après quelques savants tours de poussette, le Petit Doux retourne dans les bras de Morphée.
Repas des grands : j'écoute Mère-Grand avec une attention fluctuante sans oser lui dire, une fois de plus, que si j'avais dit que son coleslaw industriel était bon, c'était par politesse... Depuis, elle m'en sert à chaque fois. Assorti aujourd'hui de chou-fleur. Mon estomac proteste.
La pluie commence à tomber.
Réveil du bébé, passage d'un cousin, jeux multiples et courses poursuites. Il est temps de rentrer. Ma grand-mère tente de me charger encore plus de divers vieux jouets et vêtements "pour le petit". Résistance. Bisous. "Ah, mais je ne t'ai pas dit..." Bisous. Bon, il est 45 minutes de plus que prévu, les RER vont être bondés.
Ça ne loupe pas.
Or Petit Doux est à nouveau atteint de bougite aigüe. Et j'ai une poussette à caser, tant bien que mal, dans le wagon. Celui avec les deux grandes marches, là... Soupir. Dos qui proteste. La pluie est battante, la poussette dégouline en flaques lamentables, mon manteau est une serpillère. Petit Doux est sec et veut aller dire bonjour. Heureusement, les sourires de notre voisine directe qui lui prête son parapluie l'occupent avec quelques tours de "Bateau, sur l'eau".
Deuxième RER. Moins de monde au début, mais c'est un vieux wagon collant et crasseux. Je maintiens Petit Doux sur mes genoux. Le monde arrive, arrive, arrive... Ouf, pas besoin de plier la poussette. T'façon, j'aurais pas pu. Petit Doux lit Toupie et me fait des câlins. Mon manteau sent le chien mouillé, mais je vois le bout du périple.
Gare de la Ville des Chats. 
Un con s'obstine pendant 10 minutes à faire entrer son vélo dans l'ascenseur. Moi, j'attends derrière. Mon regard se noircit. Petit Doux veut qu'on roule. L'andouille renonce. Nous prenons l'ascenseur.
Miracle : un bus !
La pluie est toujours aussi forte. 
Petit Doux hurle dans les deux dernières rues. Il en a méga marre et sa chancelière prend l'eau. Il ne veut pas marcher hors du local à poussette, ni être porté. Ses ultrasons sont très pénibles. Je le chope en mode sac à patates-mère indigne, avec le sac à langer, le sac à dos, l'autre sac. 
Clef, porte, extraction de la combi du Nain tout rouge et beuglant. 
Il s'arrête net, me fait un câlin. On prépare le repas. Le Paladin arrive. Aaaaah... Le calme, enfin, la fatigue retombe.
Petit Doux vomit tout son repas parce qu'il a gobé un bout de chèvre sans le mâcher...

Il est 20h, je veux dormir.