samedi 13 août 2016

Du marmonnement nocturne

Quelle est la terreur de vos nuits ?

Longtemps, j'ai craint les soirées dont les basses font vibrer votre appartement, puis les ronflements des jours de rhume.

Aujourd'hui, je sais que ce n'était rien. Car j'ai découvert... Le marmonnement nocturne.

Comme son étymologie de cuisine peut le faire deviner, le marmonnement nocturne est produit de nuit, par un marmot. Par le mien, en l'occurrence (parce que chez les autres, ça me ferait une belle jambe).

En pleine phase de sommeil profond, alors que je suis douillettement emmitouflée dans ma couette et que j'ai enfin trouvé la position optimale sur l'oreiller, vers 3h du matin, un bruit léger s'infiltre dans mes rêves.

Au point de m'en tirer. 

Le marmonnement nocturne est le cri du bébé qui cherche le sommeil sans être encore assez énervé pour appeler à grands cris ses parents. Il peut être comparé au doux son d'un moustique géant. "MmmmMmmmMmmMmmMmm". Tentative de berceuse, bruit hypnotique pour se rendormir dans la chambre obscure ?

En tout cas, sur le parent belettien, l'effet est immédiat : "Oh nooooooooon... Va-t-il falloir que je me lève ?"

L'esprit est alors en demi-sommeil nébuleux. Fermement accroché à la couette et pourtant déjà résigné. 

Le jeu commence : ah, une pause ! C'est bon, il s'est... MmmmmMmmmmMMMMMMMMmmm... Ah non. Bon. Il m'énerve. Si je mets une boule quies ? MmmmmMmmm. Non. Marche pas. Zut. 
A côté, je sens le Paladin se crisper comme moi. Sa respiration m'indique qu'il est aussi en phase de semi-réveil.

La durée du marmonnement nocturne le rend extrêmement agaçant : il n'appelle pas une intervention, mais est suffisamment bruyant pour empêcher l'adulte de sombrer à nouveau. Il commence, s'arrête, reprend, trois minutes de silence laisse penser que avant qu'il ne s'élève de nouveau. Et puis, souvent, il finit par se muer en pleurs, voire en "maman, maman" qui deviennent, si je me lève un "papa papa" très énervant et reste un "maman maman" non moins crispant si le Paladin s'en charge.

La chiantitude ? C'est le marmonnement nocturne...


mardi 12 juillet 2016

Exposition à Orsay - Charles Gleyre

Nous avions choisi Orsay pour ce jour de vacances à deux, sans plus d'étude de la chose.
Or, lors de la demi-heure d'attente pour pénétrer dans le musée, force me fut de constater que je me souvenais tout de même très bien des collections permanentes : non seulement nous sommes beaucoup venus en visite car c'est l'une de mes périodes préférées que celle couverte par le musée, mais en plus j'ai une bonne mémoire et j'ai parcouru le musée en long, en large et en travers lors d'un stage de trois jours sur l'Histoire des Arts.
Les affiches annonçaient le célèbre douanier Rousseau que je n'apprécie pas le moins du monde, bien à rebours (et mon parcours rapide des salles qui lui sont consacrées et le mettent en lien avec d'autres artistes m'ont confortée dans cette impression négative).
Ainsi qu'un peintre dont j'ignorais jusqu'au nom : Charles Gleyre. Le Romantique repenti. 
Cette accroche et les deux anges parcourant la terre après le Déluge nous ont donné envie d'aller le découvrir.

Le Déluge - huile et pastel


Il a fallu monter tout en haut de la gare, admirant au passage les verrières et la tête d'Hermès qui les domine, en nous demandant si nous étions bien sur la bonne voie, pour trouver l'entrée. Pas un chat ou presque. Joie.
Les premières salles présentent ses débuts, évidemment, et son long voyage en Orient, lorsque, suivant un aventurier américain, il est descendu jusqu'à Karthoum et a failli y laisser la vie. Revenu amoindri, il affronte Ingres notamment pour la décoration d'un château et perd. Ses fresques sont recouvertes d'affreux vases en trompe l'oeil.
Trouvant enfin quelques succès, il se fait une certaine réputation (plus dans son pays natal, la Suisse, qu'en France) et devient professeur reconnu (Sisley, Monet notamment).
Et alors que je restais sur ma fin après quatre salles, en lisant sa biographie qui, pensais-je, terminait l'exposition, nous avons enfin découvert ses pièces maîtresses dans les nombreuses salles suivantes.
C'est un parcours intéressant : élève, explorateur ou plutôt peintre d'un explorateur, son trait s'affine, il découvre la lumière orientale, renie son expérience car elle n'est pas assez au goût du jour, se compromet artistiquement, se brise quand sa maladie revient, peint la violence d'une Grèce antique moins lisse et moins fantasmée que l'image d'Epinal. Et revient à une harmonie à la fin de sa vie, à une paix que son projet de Jardin d’Éden illustre bien.
Ses oeuvres sont remarquables par la qualité du dessin, la lumière douce, iridescente parfois, les visages qui n'ont rien à envier à ceux d'Ingres, comme animés de l'intérieur parfois, lumineux, encore. Et aussi cette mélancolie, cette violence qui contraste avec l'image d'un homme terne et brisé que peignent certains de ses contemporains.
C'est une belle rencontre que celle que nous offre Orsay, tout en haut, presque cachée.

Le Soir - ou les Illusions Perdues

dimanche 10 juillet 2016

Joie à venir

Mon esprit est tendu vers notre destination prochaine.
Vers ce lieu qui fait partie de moi et auquel, année après année, de façon irrationnelle mais tangible, je me sens reliée comme par un cordeau, du cœur au cœur.
Parfois, j'ai tenté découvrir un nouvel horizon. Parfois, j'ai dû le faire. Mais toujours, toujours, je suis revenue puisque j'ai constaté que ne pas y aller m'empêchait littéralement de respirer, me rendait malade, vraiment.
J'ai besoin de retrouver cet écrin de lande sauvage, les falaises battues par les vents et la houle, l'odeur des ajoncs et du soleil sur les pavés des ports.
Et cette année, j'ai besoin de partager cela avec mon fils, comme je l'ai fait il y a plus de dix ans avec le Paladin.
C'est un don précieux, comme celui des montagnes toscanes.
Un lieu sauvage et beau.
Un lieu de lande, de fougère et de vent.

J'ai hâte.



dimanche 3 juillet 2016

Joies de la semaine * 16

Cette semaine n'a pas été franchement gaie, mais positivons puisque c'est le but de l'exercice !

Lundi : journée de correction et bras de fer que nous remportons avec le Rectorat pour avoir toutes nos copies dans la matinée, sans qu'on nous force à attendre dans un bahut pourri pour des raisons fallacieuses. Repas avec les trois équipes de correcteurs de mon collège qui éclaire un peu cette journée terne et fastidieuse.

Mardi : voir Akroma aide à dépasser les hallucinations de la constitution des classes de 3e du matin.

Mercredi : Journée cool avec Micro-Belette. Sortie au parc en famille. Un bébé de 18 mois sait-il boire un jus de pommes à la paille ? Oui. Et il adore ! De mon côté, la boisson pomme-grenade-aloé véra est un succès.

Jeudi : Hum... Même en cherchant bien... Il faut se rabattre sur le soir pour trouver du positif à cette journée. Mais j'ai la chance d'avoir une famille qui me redonne le sourire et me permet d'oublier le taf.

Vendredi : Discuter avec ma collègue Yasmine que j'apprécie vraiment énormément tempère à nouveau une journée de réunions miteuses qui me laissent prête à exploser. Juste envie de ma barrer et de hurler. C'est gai. Mais apparemment, cette tension n'est pas une croix que j'ai à porter seule. A plusieurs, on est plus fort. On est déjà trois, c'est un début.

Samedi : Restaurant en famille. Micro fritte à fond. Que dire du loukoum ? Nous passons tôt chez Gibert pour renouveler son stock de livres. "Oh non Gorge" est un grand succès parental. Micro s'en fiche éperdument, mais nous, on rit.

Dimanche : Première rencontre avec un bébé qui va beaucoup beaucoup mieux qu'annoncé. Ce n'est pas la journée que j'espérais, mais voir nos amis en forme est rassurant et nous fait plaisir.

mercredi 29 juin 2016

L'enfant, le parent et le temps

Un enfant, c'est un mini cyclone dans la temporalité.
On se prend à adopter un rythme très différent de celui d' "avant", de l'insouciance, de ces moments où on pensait ne pas avoir assez de temps pour soi (naïveté).

Maintenant, 6h30, c'est déjà une grasse mat. 
Maintenant, à 12h00, on mange. Si. Sinon, c'est le début du tantröm.
A 13h30 dernier délai, le Nain va dormir. Sinon, après l'heure, ce n'est plus l'heure, et là, c'est le début de gros gros ennuis.
Pareil vers 20h. Il faut un lit dans le coin.

Et tout parent qui a mis du temps à régler le rythme de sommeil de son enfant sait très bien qu'il y a des priorités.

Et en même temps, on redécouvre le temps : les sorties au parc pour rythmer les journées, les activités pour cheminer doucement dans l'après-midi, la bulle du soir, avec l'histoire et les chansons douces.

Et tout temps "pour nous" devient d'autant plus précieux qu'il faut parfois lutter contre la fatigue.

C'est une parenthèse de 24 ou 36 mois. Il sera toujours temps de replonger dans le fleuve.

dimanche 26 juin 2016

Joies de la semaine * 15

Une semaine à double week end pour garder en tête de beaux moments !

Samedi : Bruxelles ! Voyage sans heurts lors duquel je réussis à faire faire une sieste d'une heure à Micro (ce qui à 18 mois et dans un train bruyant relève de l'exploit). Direction chez ma cousine : Micro et son cousin jouent avec bonheur, nous nous détendons en discutant entre adultes et en préparant la soirée du soir. Malgré quelques difficultés à endormir le Nain, nous profitons d'une soirée entre adultes fort agréable ! Joie.

Dimanche : Agréable moment en famille. Marché d'Ixelles, puis observation studieuse des canards des lacs urbains. Retour à la maison et dégustation des restes des gâteaux d'anniversaire de la veille. Je ne sais pas si je préfère la "croûte" aux fraises avec sa délicate chantilly sous les fruits ou le dessert aérien de fruits rouges cachés sous une crème légère sur pâte de spéculos... 
Si, en fait, je sais !
Nous repartons avec une valise pleine de très beaux vêtements pour Belette et surmontons le train du retour avec brio, malgré la fatigue.

Lundi : Matinée avec ma mère. Trouvaille d'un magnifique sweat renard en 3 ans (hélas pas en 38...). Révisions avec les 3e : la classe se tient bien, malgré les 4 heures de suite qu'on nous a imposées en fin de journée. Larme à l'oeil en les voyant partir, mais chut !

Mardi : Après-midi avec Akroma et sa famille. Je découvre la flammekueche aux champignons. Miam ! Je reçois aussi un superbe paquet de cadeaux en direct du Japon. Je suis d'autant plus touchée que je ne m'y attendais pas.

Mercredi : Courses rapides au marché. Belette comprend 'caché' à la place de 'steack haché'. C'est drôle. Il fait enfin beau. Journée de parc et de rires : trempette sur le balcon. Bien loin de Montessoriser avec finesse en transvasant délicatement les liquides d'un récipient à un autre, Micro joue à l'éclabousse et se met la tête dans la cocotte pleine d'eau. Je suis trop trempée pour le prendre en photo, hélas !

Jeudi : Après-midi avec Akroma et Gaby ! Raclette par 31°, c'est fait et on s'en est super bien tirées ! Courses de dernière minute pour le mois-niversaire. Je retrouve ensuite un bébé joyeux avec qui la soirée se passe bien.

Vendredi : Matinée de travail chez une collègue. Le projet que nous montons à trois est sympa. Je pense que nous réussirons à en faire quelque chose de bien pour tout le monde. Et puis, c'est sur le Moyen-Âge. I <3 MA.

Samedi : 1er jour de mois-niversaire avec la famille paternelle de Belette. La marquise au chocolat est un délice, surtout avec ses cerneaux de noix. Bouquet de pivoines rouge foncé acheté au marché, avec deux belles roses blanches en cadeau. Redécouverte d'un super site qui vend des objets décorés par des illustrateurs contemporains (dont Boulet et ses petits traits !).

Dimanche : 2e jour de mois-niversaire avec la famille maternelle cette fois. En trois temps : repas avec ma cousine et mes parents, puis ma tante et ma grand-mère sont arrivées, puis Akroma. Le chassé-croisé a permis aux gens de se parler sans qu'on se perde ou qu'on étouffe dans l'appartement et Belette a été bien plus serein que la veille. Il a aussi rencontré la fille d'Akroma pour la 1re fois et, malgré nos inquiétudes, s'est montré aussi intéressé que gentil (pas de tentative de baffe comme son cousin avec lui au même âge, ouf !). C'était une journée longue et bien remplie (notamment de gâteaux : fin de marquise, tarte aux framboises, aux pêches, aux poires et au chocolat, madeleines), mais vraiment agréable et sereine, contre toute attente.

dimanche 19 juin 2016

Impressions fugaces

Pour rompre un peu avec les catalogues des joies de la semaine qui seules viennent s'enchaîner ici, quelques impressions des jours qui s'achèvent.

Une colère mêlée de dégoût et de fatigue au travail. Les gens se tirent dans les pattes, tirent la couverture à eux, mesquinent, rapinent, médisent. Des élèves ? Non, bien sûr des professeurs...
Alors que l'année qui s'achève le fait bellement avec mes classes, en travaillant dans la bonne humeur sur des révisions, Néron, Hercule ou encore le théâtre, les adultes arrivent à teinter d'amertume ces derniers jours. 
Ils me fatiguent. J'ai juste envie de ne plus en entendre parler. Basta et - malheureusement - à l'an prochain.

Les vers de Baudelaire - "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l'esprit languissant en proie aux longs ennuis" - résonnent en moi à chaque fois que je regarde le ciel qui forme une chape épaisse au-dessus de nous. Pourtant, la morosité du temps n'est pas ce qui atteint vraiment mon moral, sauf à me faire surprendre par la pluie d'orage qui importe la mousson en Île de France.

Une escapade à Bruxelles vient apporter une belle parenthèse. Le ciel est toujours de velours gris souris, mais les couleurs de la maison de Delphine, les préparatifs d'une soirée entre adultes (même si quelques nains piaillent ça et là avec plus ou moins de force), le dépaysement, le miroir que me renvoie parfois ceux que je côtoie, tout cela apaise.

Il est bon de couper du quotidien, de la répétition, de secouer les nasses où d'autres nous enferment. De respirer un peu, même s'il faut aller en Belgique pour cela !


dimanche 5 juin 2016

Joies de la semaine * 14

Lundi : j'arrive à voir ma mère rapidement avant de repartir en conseil de classe. Le fait de faire le trajet ensemble pour retourner à la gare allège un peu la grisaille...

Mardi : la journée au collège disparaît (elle est ceci dit toujours fort courte ce jour-ci). Je vais rendre visite à Alethia et sa famille. Oui, mes semaines se ressemblent, mais quand c'est pour des moments agréables, tant mieux !

Mercredi : ce devait être une mauvaise journée, avec un rendez-vous chez la pédiatre pour un vaccin, un bébé emmené au travail et une après-midi d'oraux. Finalement, tout se passe très bien. Belette me fait rire chez la pédiatre : après qu'elle a marqué qu'il ne dit que "quelques mots", puisqu'il s'était montré assez ronchon (je pense qu'il l'a reconnue sans plaisir aucun), il lui a nommé les animaux de la panière qu'elle lui avait prêté pour détourner son attention de la piqûre. 
Au collège, il a socialisé avec mes collègues sans souci, a rencontré quelques miens élèves avant de repartir avec son père.
Quant aux oraux, ce qui a été fait l'a bien été et nous avons eu d'heureuses surprises, notamment de deux élèves "en rupture" qui ont parfaitement joué le jeu et ont eu 36 et 40/40. 

Jeudi : Hum... No sé. Journée oubliée.

Vendredi : cours sans souci, puis sortie le soir pour aller au concert d'une collègue que j'apprécie. Y retrouver d'autres collègues que j'apprécie dans un cadre très sympa de notre ancien quartier. Me voir offrir mes mojitos par le patron car il est styliste de formation et le tissu de ma robe lui a tapé dans l'oeil. Comme c'est fait sans aucun sous-entendu bizarre, c'est agréable. 
Le concert, la plancha partagée, les boissons et la conversation ajoutés à un retour sans anicroche en font une belle journée.
Vision de la Seine en crue à St Michel. Elle est grise et noire, va presque caresser les arches des ponts. On dirait un animal sauvage en repos.

Samedi : nous recevons mes beaux-parents et cela se passe très bien. Sortie au grand parc des roses et belle surprise : c'est la fête des plantes, avec des animations très chouettes.
Nous pouvons voir les roses de près, faire courir Belette avec des ballons (trois dont deux qui vont périr dans les herbes hautes), écouter quelques bribes d'un étonnant concert breton et iranien. Les échos sont intéressants, entre ces deux musiques.

Dimanche : le temps bas et lourd continue à peser comme un couvercle, mais nous arrivons à sortir matin et après-midi avec le bébé, faisant ainsi le tour des trois parcs de la ville !
Il dit à présent "merci" quand on lui donne quelque chose !
Le soir, alors qu'on n'y croit plus, le soleil se pointe dans un grand ciel bleu. Nous nous réchauffons sur notre balcon, puis dans le parc de notre résidence. Enfin ! Cela augure-t-il bien de la semaine prochaine ?


dimanche 29 mai 2016

Joies de la semaine * 13

Lundi : Retour en cours. Se faire l'effet d'un extra-terrestre sans que ça soit déplaisant, finalement... Faire mûrir doucement un projet de tatouage. Utopie ? Elle commence à être bien tangible pourtant...

Mardi : Retourner en stage et passer vraiment un bon moment à parler d'art contemporain. Découvrir, se nourrir intellectuellement. Sans prix. Se reperdre dans l'exposition onirique en cours, qui oscille entre enfance et cauchemar tapis. Se recoller des paillettes partout.

Mercredi : Journée calme, estompée, diffuse. Elle a déjà sombré dans l'oubli ce qui prouve qu'elle n'était pas trop dure.
Ah, si ! S'échapper au grand parc pour se changer les idées. Prendre plaisir à filer sur mon vélo malgré un léger poids sur mon porte bagage. Laisser courir le bébé dans l'herbe haute et presque folle.

Jeudi : Longue journée, mais agréable. Les élèves sont partants pour faire fonctionner leurs neurones. Les collègues sont apaisés.

Vendredi : parler longuement avec des collègues agréables et me rassurer sur ma vision du métier, de la vie et de mon collège - oui, rien que ça !
Rencontrer la petite J. pour la première fois et réaliser à quel point un nouveau-né est minuscule. Se perdre un instant dans ses grands yeux calmes. Revoir sa maman pour la 1re fois depuis une éternité en terme de vécu et avoir envie de la câliner comme la petite.
Réussir à finir la cuisine et le ménage pour libérer le week end.

Samedi : passer une matinée sereine avec une longue sortie au parc. Recevoir des amis et leur fils et passer un très bon moment (malgré la montée du voisin excédé, mais courtois, rapport aux cadeaux à roulettes et à bruit offerts par les-dits amis). Filer faire une collec d’escargots sous la pluie.

Dimanche : découvrir un itinéraire plus simple pour aller à VilleTropLoin (au bout de deux ans, normal). Découvrir qu'à la fête de famille, une baby-sitter a été prévue pour s'occuper des nains. Wahou. On va pouvoir manger tranquilles ? Coucher le nain en deux minutes dans un lit inconnu, profondément endormi (la baby-sitter l'aurait-elle drogué ?). Avoir en dessert de la PIECE MONTEE ! Joie.


dimanche 22 mai 2016

Joies de la semaine * 12

Belle semaine avec un bébé qui retrouve le sommeil.

Lundi : jour férié. Le parc de la Roseraie nous accueille et nous goûtons le fait de nous rouler dans l'herbe pendant que Belette fait le fou alentour sous une surveillance vigilante, mais assise ! Ça change.

Mardi : une surveillance me prive de piscine, mais je peux voir Akroma longuement. Ça compense largement. Le midi, je mange les nouilles au sarrasin à la japonaise avec du sésame et des aubergines que j'ai préparées. Je suis plutôt fière de moi et mon bento n'a jamais été si japonisant depuis de lointains essais.

Mercredi : la pluie est nulle, mais l'essai de pâte à sel est réussi. Belette est très intrigué. C'est drôle. Il tente aussi d'en manger (forcément) et ses mimiques sont à mourir de rire d'autant qu'il répète l'opération juste pour me faire rire et prendre un air dégoûté.

Jeudi : stage ! Au Mac Val. Journée intéressante, même si l'Art Contemporain n'est pas ma tasse de thé (d'où ce choix). Le lieu est beau, vraiment, avec ses jardins enclos au milieu des tours grises. Nous mangeons tous ensemble - très bien - au restaurant et la conférence comme la visite me font du bien. Du savoir !



Le soir, je retrouve famille et ami pour aller boire un verre puis assister à la pièce de mon frère. Un superbe moment. Il est bon, nous sommes ravis.

Vendredi : suite du stage. Nouvelle exposition. Conférence moins intéressante, mais écourtée pour aller retrouver Belette. Enfant alibi : merci !

Samedi : vide-coffre à jouets : plein de livres, quelques beaux vêtements et un gros tas d'accessoires Playmobil. Joie. Repas italien de focaccia et de gâteaux.

Dimanche : l'odeur des madeleines au citron dans l'air humide et une très très belle nouvelle :)

samedi 21 mai 2016

Théâtre : Le diable en partage

Je pense que jeudi soir peut assez bien résumer ma joie de la semaine : celle de voir mon frère sur scène, dans cette pièce très belle qui nous a fait rire autant qu'elle nous a pris à la gorge. Et le voir aussi bon, avec le reste de sa troupe, ça n'a pas de prix !


Lorco est un Serbe, marié à une Croate musulmane. Quand la guerre arrive et qu'il est sommé de choisir un camp, il tente de résister. Et quand il se retrouve pris dans les filets de l'armée qui défend la grande nation serbe, il préfère déserter, abandonnant ses parents, sa femme, son frère et son ami. Va et vient cruel entre leur quotidien sous les bombardements, avec la haine de l'autre qui monte comme une marée et la raison qui vacille et le sien dans les Autres Pays où il pensait trouver la paix, mais n'a en face que des murs.

dimanche 15 mai 2016

Les joies de la semaine * 11

Continuons à transformer la vie en liste :)

Lundi : Je retrouve ma mère pour boire un verre, puis pour une promenade jusqu'au jardin de découverte où Micro tente en fourbe une razzia sur les reines marguerites.
Mardi : Après trois heures assez longues - tous mes bons élèves sont en voyage scolaire... - je réussis à caser échange de bouilloire cassée, récupération d'un cadeau et cours de piscine dans le temps imparti. Puis je retrouve Akroma qui a l'air en forme, ce qui me réjouit.
Mercredi : Le temps est un peu maussade, mais la journée se passe sans heurt, si on excepte le pied de Micro dans la fontaine à eau de Denali... Mais à rebours, ça fait sourire. Les fraises du marché sont divines. La cuisine en est embaumée. Le fleuriste offre à bébé un bouquet blanc et rouge qui va très bien avec les petites roses rouges que je lui achète.
Jeudi : Mes rendez-vous avec des parents sont annulés. Ça ne m'ennuie pas au fond, car je finis du coup normalement et je rentre donc plus tôt à la maison. Les brochettes de poulet au citron et au thym achetées la veille tiennent leurs promesses et une bonne partie est soutirée discrètement à mon assiette par une petite fourchette gourmande.
Vendredi : Mes 5e sont pas-sion-nés par le cours sur Hercule. Disney en prend pour son grade. La version originale est quand même bien plus fun et trash. Donc fun. Je parviens à venir à bout de mes copies de brevet blanc et l'affreux sujet de (non) réflexion où les gamins me racontent leur vie en long, en large et en répétition. Ouf. 
Une collègue me lance une pique : ma classe n'a pas distingué sensation et sentiment. Je lui fais remarquer que la sienne, avec qui elle a revu cette distinction que je pensais - à tort - évidente, s'est plantée également. C'est mesquin, mais quand on se fait allumer devant témoin, ça fait du bien parfois, le petit tâcle.
Ce soir, les élèves reviennent de voyage ! Rendez-les moi !
Samedi : Anniversaire de ma maman que j'ai pu gâter grâce à un parfum qu'elle adore (merci à Blood is the new black pour ses bons plans !). Délicieux repas de mon père en conséquence : antipasti de légumes grillés, saucisses revenues au vin et aux échalotes avec une tourte de pommes de terre, fromages italiens, tarte aux fraises au marsala. Un vrai repas d'anniversaire, avec une réunion de famille sereine. J'étrenne à l'occasion l'adaptateur de chaise nomade pour Belette qui me change la vie puisque je peux l'asseoir sur son propre siège et nous faciliter le repas.
Dimanche : Grasse matinée ! Réveil à 6h50 (chut) ! Brocante matinale : elle est agréable car on peut s'y déplacer sans heurt. Quelques livres pour enfants, une boîte à musique incassable, un fauteuil en osier pour enfant qui trouve sa place dans notre salon sans y ajouter de design "bébé". Son destinataire en est très fier. Ma belle-sœur et son compagnon nous rejoignent pour le repas. Ils s'entendent très bien avec leur neveu qu'ils n'avaient pas vu depuis un certain temps et lors de la loooooongue sieste, nous parlons avec plaisir tous ensemble. J'admire l'énorme bouquet de roses qui décore notre table : des invités avec du savoir-vivre ! Après leur départ, escapade au parc, puis sur notre place : Belette voit sa copine Alia et l'appelle joyeusement : "Alllla, allla !" La journée se finit en douceur, simplement. C'est chouette.



dimanche 8 mai 2016

Les joies de la semaine * 10

Une semaine avec deux jours de travail, c'est déjà une joie en soi !

Lundi : la reprise se passe bien au collège et je retrouve mes parents en rentrant, pour aller chercher Tout Doux. Ils reviennent d'Italie et transportent une colombe de Pâques dans leurs bagages. Miam ! Le temps passé avec eux est très agréable et le bébé est ra-vi.

Mardi : petit-déjeuner avec de la colombe ! Deux heures de cours, autant de correction et... Je suis libre ! Je canalise mon énergie à la piscine avec plaisir avant de retrouver Akroma. Le temps file !

Mercredi : la journée commence mal, mais va en s'améliorant grâce au beau temps qui me permet de pédaler jusqu'au grand parc pour aller prendre un bol d'air vert. Le printemps brille de mille feux. On secoue la fatigue et la grisaille des dernières semaines et le moral se met à l'unisson. Je respire.

Jeudi : mes parents sont de retour, avec mon frère, pour un déjeuner. Le frangin étant en béquilles, il rentre ensuite avec mon père, mais ma mère nous accompagne à la Cerisaie. Les couleurs sont un peu passées, mais les pluies de pétales sont superbes malgré le monde. Les parents nous ayant rapporté du Spritz de Toscane, nous le savourons avec plaisir !

Vendredi : la corvée de recevoir mon neveu pour travailler son épreuve d'Histoire des Arts du brevet se passe mieux que prévu. Il adore son cousin et ça se voit. Tant de tendresse chez un gamin de 14 ans, ça fait plaisir. Il ne se force pas. Après son départ, direction le parc des roses où Micro se dépense pendant que nous paressons (ok, tentons de paresser) dans les herbes hautes. Au retour, nos voisins dotés de petits jouent sur la pelouse au pied de l'immeuble et nous les rejoignons pour discuter et socialiser les Nains. Beaucoup de progrès du nôtre aujourd'hui : il a dit "oui", "merci" (bon certes, une seule fois à chaque fois) et fait un bisou pour la 1re fois.

En me lisant, je me rends compte que mes semaines se ressemblent beaucoup. Et pourtant, je ne ressens pas d'enlisement. Avec un bébé, on est assez au jour le jour. Jalon après jalon.

Samedi : un doute subit se fait jour après la n ième nuit pourrie : changement de programme et direction le médecin. Le Piou a une otite. Pourquoi le mettre dans les joies ? Parce que connaître la raison de sa mauvaise humeur nous apaise et parce que le médecin se révèle bien plus agréable que celle que nous voyons habituellement et dont la mauvaise humeur me fatigue. C'est parti pour un changement définitif.
Dimanche : Belette a répété 'oui', plusieurs fois. Il faut dire que la cuillère de mousse au chocolat s'éloignant de lui pour aider au distingo avec 'non' a fait son effet. Repas à l'Île de Crête : on nous annonce que les gyros ne seront pas prêts avant 30 minutes. Drame. Et finalement, c'est bon. Et délicieux.

dimanche 1 mai 2016

Les joies de la semaine * 9

Lundi : repas fort agréable avec mes beaux-parents qui nous gardent le bébé le temps qu'une escapade à Paris. Chez M&S, j'achète une belle boîte de gâteaux pour ma grand-mère, avec un motif de porcelaine anglaise qui lui plaira, je pense. Chez Gibert, je découvre le Grand Méchant Renard et j'en ris tout le long du trajet. J'offre au Paladin un album des Notes de Boulet qui manque à notre collection.
Mardi : jour de vacances à trois, à nouveau. Sortie à la bibliothèque pour récupérer la suite du 3e Testament et lecture, lecture, lecture.
Mercredi : Pluie et grêle, mais j'arrive tout de même à aller faire les courses. Micro adore notre jeu en charriot dans les allées du supermarché. Akroma passe à la maison et comme le bébé dort, nous pouvons parler tranquillement.
Jeudi : jour à trois. Sortie à la Roseraie le matin pour aérer un bébé râleux (canine encore ?).
Vendredi : direction chez Mère-Grand qui joue avec Petit Doux. Quelle complicité entre eux ! Malgré des pannes diverses de RER, les trajets se font presque sans heurts ! C'est fou parfois. La chance. Le jardin est très beau. Et je reçois en cadeau un tissu rouge d'une teinte parfaite. S'apercevoir qu'en fait on est écouté, c'est touchant.

Samedi : direction Chantilly pour dévorer un couscous et surtout parler, parler, parler avec les Zoziaux. Voir la Loutre participer en bougeant considérablement sous le ventre de sa maman. Eviter la pluie battante à chaque fois.

Dimanche : soleil ! Enfin ! Une brocante à l'ambiance pas terrible, mais où je trouve les vêtements dont Petit Doux a grand besoin. Puis retour tranquille sous les arbres du parc voisin. Très bon repas le midi : cette sauce aux tomates cerises est géniale. Jouer tous les trois sur le balcon, dans les rayons. Passer voir Akroma et la trouver bien. Aller au parc longtemps sous le soleil. Journée douce. 1er mai, 1er printemps !


jeudi 28 avril 2016

Livre - Le grand méchant renard de B. Renner

Le renard me parle depuis fort longtemps : nourrie au Roman de Renart au point de l'étudier à l'université alors que ce n'était pas dans mon cursus, de lui consacrer ma maîtrise à travers le texte médiéval dont il s'inspire et de coller des renards partout dans ma maison (ma tasse préférée, mon porte-monnaie, plein d'objets de déco et récemment - tout autant que fortuitement - le doudou de mon fils), j'aime cette bestiole.
Pas pour son côté fourbe. Pour sa délicatesse, sa beauté, sa fluffyness (sans doute purement imaginaire, mais je m'en fiche).
Or donc, je me suis figée tel un renard guettant sa proie en apercevant la BD ci-dessus. Mais la couverture ne m'inspirait guère au niveau du dessin. J’ai tout de même feuilleté quelques pages pour découvrir avec joie que le trait est bien plus plaisant à l'intérieur et que c'est tout à fait mon humour. Je l'ai d'ailleurs dévoré dans les transports, au retour, en riant autant qu'avec un Pratchett (ce qui n'est pas sans vous situer mon enthousiasme).
Un pauvre renard chétif que tout le monde méprise gentiment (sauf les poules dont il rêve de se faire un repas et qui elles le méprisent violemment) accepte de voler des oeufs sur les conseils du grand méchant loup. Et de les couver. Puis de faire grandir les petits poussins afin de faire meilleure chère. Petits poussins qui l'appellent "Maman" et pensent donc être des renards, eux aussi.
C'est drôle, c'est très expressif, c'est plein de renards. C'est génial. Foncez :)

Et le blog de l'auteur au passage, pour apprécier les premières pages : Reineke


lundi 25 avril 2016

Les joies de la semaine * 8

Essayons de ne voir que le bleu...

Lundi : retrouver ma mère pour aller flâner à Montmartre. Le nez dans les vêtements pour bébé, puis dans les tissus et les dentelles. Manger sous la véranda de l'Eté en pente douce dont le cadre me ravit toujours. Récupérer ensuite mon fils pour une escapade à trois au Parc de Sceaux pour jouer près des arbres en fleurs et faire une collection de bâtons (très à la mode belettienne).
Mardi : réussir (à peu près) mes deux premiers projets de couture. Mesurer les progrès qui restent à faire, mais sans en être attristée. Faire des tours avec une mini-poussette empruntée à un autre enfant sous le soleil radieux d'avril.
Mercredi : décider d'appliquer la devise "quand même": donner le biberon du matin à 5h45, mais réussir ensuite à rendormir la Belette contre moi jusqu'à 7h30. Souffler pendant la sieste tant attendue (la journée sera longue avec un Paladin en mission). Commencer à travailler pour l'an prochain : savoir que je retrouve le Moyen-Âge m'enchante, même si la réforme l'ampute sauvagement.
Jeudi : Déposer le bébé. Partir à deux dans Paris. Arriver à l'ouverture du musée du Luxembourg et savourer luxe, calme et volupté. Regagner nos anciennes pénates pour un repas chez Prosper "comme avant". Passer chez Album et se perdre entre les BD et les livres et jouets. Sentir l'odeur des livres neufs par milliers. Trouver le cadeau d'anniversaire de Doux accroché en hauteur. Rentrer et prendre le temps d'attendre. Retrouver le bébé avec joie.
Vendredi : Même programme avec le Louvre et Aki où le katsu curry le cède à un simple curry accompagné un mini ramen et de croquettes au potiron. La pluie nous épargne. Acheter de la confiture de griottes pour succéder à celle à la poire.
Samedi : partir pour Sancerre où le froid est aussi dense que le brouillard. Changement de programme donc pour aller dans une très bonne auberge (même si un Micro râleux nous force à expédier le repas...). Mais l'entrée au chèvre chaud et la poire au vin du dessert sont sublimes. Ensuite, appel à un ami et direction la ferme de Port Aubry pour aller gratouiller moult bestioles et acheter du CHEVRE. Miam. Refuge dans la maison de C. pour se réchauffer et prendre un goûter aux spécialités du coin. Miam again.
Dimanche : Le petit-déjeuner de notre chambre d'hôte est un délice avec ses crêpes et ses confitures maison. Le ciel est tout bleu et nous retournons donc à Sancerre pour vraiment visiter la ville. Puis deux caves nous accueillent et nous partons avec quelques bouteilles. Puis après le déjeuner, retour vers Paris sans autre heurt qu'un orage battant juste à l'arrivée. Il nous reste du temps et la voiture : il faut abandonner l'idée de l'Arboretum à cause de la pluie et c'est donc un inattendu Ikéa qui nous voit débarquer. Nain tombe en amour devant la peluche du renard et de son "bibi !" (bébé) (brave enfant, quel bon goût). Malgré la foule, la visite n'est pas trop pénible car nous faisons la version courte avant de repartir à la maison pour se reposer, enfin !

Source

vendredi 22 avril 2016

Musée du Louvre - Mythes fondateurs, d'Hercule à Dark Vador

L'exposition étant à présent comprise dans le prix du billet d'entrée (qui passe donc de 10 à 15€, merci bien... Vive le Pass Education...), nous avons décidé d'aller la voir puisque les galeries du Louvre nous avaient attirés lors de ce deuxième jour de liberté.

Qu'en dire ?
Que les oeuvres présentées sont très belles dans leur grande majorité. Une stèle égyptienne, des vases grecs canoniques présentant Hercule, le casque de Dark Vador (quoi ?), des objets moins attendus venant de mythologies très diverses. C'est beau, indubitablement.
Mais où donc est ma réserve ? 
Et bien dans le fil conducteur si tenu qu'il en est presque tiré par les cheveux. 
Les cartels sont à destination des enfants, soyons clairs. C'est d'ailleurs intéressant quand de petites bornes proposent de regarder les oeuvres autrement. Mais c'est malheureusement très très léger. Voilà, ça, c'est ça. Certes. Et donc ? En quoi est-ce lié avec les autres oeuvres ? Quels sont les mythes propres à ces peuples ? Parce que parler du temps du rêve pour les Aborigènes sans plus s'avancer, c'est un peu rapide mon cher. Et encore suis-je, grâce à Akroma, familiarisée avec ce terme ! Mais pour ce qui est des Dogons, ma bonne dame, j'en perds mon latin.
La 3e salle avec ses inscriptions "Héros" et "Monstres" façon cartoons me rappelle les nouveaux programmes de 6e en français, avec tous leurs raccourcis et leur étroitesse. Comment passe-t-on d'Hercule à Icare et de là à Dark Vador ? Que viennent faire là ces tanukis ?
Oh, oui, c'est beau comme une exposition du Quai Branly. Et aussi obscur quand aux liens.
Je n'aurais pas aimé me déplacer juste pour cela.

Heureusement le Louvre nous recueille ensuite dans ses méandres et nous réussissons à nous y perdre volontairement pour découvrir les appartements de Napoléon III et les arts décoratifs du XIXe, après un passage par les transis qui me font toujours sourire. 
Bizarremment, devant eux au moins, les perches à selfies et les touristes bêtes qui collent leur tête devant des chefs d'oeuvre se font plus rares.

Transi de Jeanne de Bourbon-Vendöme, comtesse de Boulogne et d'Auvergne, morte en 1511

Musée du Luxembourg - chefs d'oeuvre de Budapest

Quelques jours pour retourner en arrière ou faire un saut dans le temps, retrouver nos habitudes d' "avant".

Commençons avec le musée du Luxembourg qui présente les chefs d'oeuvre de Budapest :


La muséographie est plaisante (c'est assez rare pour le signaler) : les oeuvres sont bien éclairées et mises en valeur par des fonds neutres. Classement d'abord chronologique dans les premières salles, puis mise en écho dans l'avant-dernière.
Je garde en mémoire de cette rapide visite (en arrivant à l'ouverture, nous avons eu toute la place pour admirer les oeuvres, mais elles ne sont pas très nombreuses, finalement, et les trois salles qui ouvrent l'exposition font la part belle à l'art religieux, du Moyen Âge au Cinquecento) une statue vivante de Ste Dorothée, en bois dont la polychromie est un souvenir et dont l'élancement, les courbes sont émouvants. 
Le visage d'une madone qui retient son enfant s'élançant presque hors du cadre, toute de douceur et de sourire retenu :
Giovanni Antonio Boltraffio, Vierge à l’Enfant, vers 1495, Budapest, musée des Beaux-Arts - See more at: http://museeduluxembourg.fr/actualite/chefs-doeuvre-de-budapest-le-xvie-siecle#sthash.oMoCPKV6.dpuf
 Boltraffio, Vierge à l'enfant, vers 1495

Giovanni Antonio Boltraffio, Vierge à l’Enfant, vers 1495, Budapest, musée des Beaux-Arts - See more at: http://museeduluxembourg.fr/actualite/chefs-doeuvre-de-budapest-le-xvie-siecle#sthash.oMoCPKV6.dpuf
Giovanni Antonio Boltraffio, Vierge à l’Enfant, vers 1495, Budapest, musée des Beaux-Arts - See more at: http://museeduluxembourg.fr/actualite/chefs-doeuvre-de-budapest-le-xvie-siecle#sthash.oMoCPKV6.dpuf
Plus loin une nature morte de l'école hollandaise dont la nappe semble prête à casser son moelleux sous nos doigts. Le verre délicat et le métal luisant vivent sous la lumière douce et l'on sent presque l'odeur du citron que sa pelure va entraîner à choir d'un instant à l'autre. Comme chez Chardin, le couteau rappelle le temps figé pour un instant, presque la vanité dans ce repas d'huîtres interrompu.
Puis le tableau qui est en affiche de l'exposition, La Femme à la cage, de Rippl-Ronai, au bleu lumineux, velouté, qui semble absorber le regard, le spectateur et ce qui l'entoure.

C'est donc une belle exposition, à mon goût, avec des cartels qui ne sont pas inintéressants, sans pour autant remplacer sans doute l'audio-guide, mais qui, comme toujours ou presque au Luxembourg, est trop succincte à mon goût.
Femme à la cage de József Rippl-Rónai, 1892

mercredi 20 avril 2016

La vague

Mon corps joue des tours à mon esprit ces temps-ci...

Force est de constater que la fatigue et les cycles me passent tour à tour sur et sous la vague. Je peux aussi bien faire preuve d'une énergie conséquente qu'avoir les sanglots bloqués dans la gorge en permanence et une sensibilité d'écorchée vive au point de ne plus dormir à la pensée d'une seule réflexion désagréable (certes, ça ne vient pas de nulle part : chat échaudé craint l'eau froide).

Mais c'est d'autant plus compliqué à maîtriser quand on ne peut pas se rouler en boule sous la couette et la vague pour attendre que ça passe.
Car il faut bien assurer les périodes inter-siestes (6h-13h et 14h30-19h45) ou le travail (là, honnêtement, c'est émotionnellement bien plus simple).

Or sentir son esprit à deux pas de la surchauffe émotionnelle est déstabilisant. J'ai l'impression de marcher au bord d'une falaise sans pouvoir oublier que le vent pourrait bien me faire déraper.

Il me faut de la bienveillance quand moi-même j'épuise mes réserves pour les personnes les plus essentielles, sans laisser grand chose pour les autres (mes 3e savent de quoi je parle et le collègue d’Histoire qui s'est pris une taloche aussi).

Parce que je connais le risque : si je dérape, c'est la colère blanche. Celle où l'on se voit, où l'on s'entend, posé sur le côté, dépossédé de son corps. Celle où toutes les choses enfouies qu'autrui s'est bien empressé d'oublier reviennent. Mais reviennent en plus avec toute la force des non-dits et de ce qu'on a encaissé sans vraiment broncher.
C'est très violent. Tant pour l'autre que pour soi.
Volcanique. 
A se demander si d'autres vivent ces montées flambantes qu'on ravale alors qu'elles brûlent la gorge et les yeux. A se demander aussi si d'autres les sentent, les devinent sous la surface qu'on tente de maintenir lisse.


dimanche 17 avril 2016

Les joies de la semaine * 7

Rituel (déjà 7 !) pour revoir la vie en couleurs

Lundi : avancer efficacement sur mon projet HDA. Et ne rien trouver à ajouter ! Mémoire qui flanche ou journée naze ? C'était lundi, en même temps...

Mardi : mettre en commun des rédactions de mes 4e avec leur lettre pour présenter au principal un projet délirant et rire avec eux. Valider l'idée du Taser pour les enseignants (fayot). Me noyer un tout petit peu moins à la piscine. Réussir à tempérer ma mauvaise humeur malgré l'agacement qui monte.

Mercredi : ne pas être captive à cause du mauvais temps. Recevoir deux bottes de fleurs gratuites pour Petit Doux et pouvoir en rentrant mettre jacinthes, frésias et anémones fushia et bleu nuit dans des vases. Retrouver des voisins sur la place et pouvoir parler pendant que les enfants toupillent alentours et chassent les escargots.

Jeudi : commencer à lire Fortune de France et m'y plaire.

Vendredi : journée qui s'écoule sans heurt. Réussir à corriger mes copies pendant que les élèves sont en contrôle et partir en vacances avec seulement 5 qui restent. Recommencer Orphan Black. Être en vacances !

Samedi : faire le marché sans personne ou presque. Partager moult gâteaux et réussir particulièrement le pomme-pistache improbable. Admirer les arbres en fleurs roses du grand parc, observer un écureuil et des perruches qui viennent manger des graines dans la main de promeneurs (Londres n'a qu'à bien se tenir !). Éviter la pluie une fois de plus ! Retrouver le générique d'Outlander (à défaut d'être transcendée par ce début de saison : il faut dire que les livres me spoilent totalement. My bad ! ).

Dimanche : journée douce. Aller au parc une bonne heure. Retrouver la maison fraîche et les rideaux repassés. Manger des yakisobas aux crevettes maison. Miam. Se reposer de concert. Retrouver le parc aux Jonquilles, malgré le temps changeant et y passer deux heures sans les voir filer. Commencer le coloriage d'une 2e carte ! Noël. Se dire que demain, j'ai du temps pour MOI.





mercredi 13 avril 2016

Les dérivés

C'est fou comme je me rends compte que j'ai perdu du temps. Il file, entre routine et course.
J'ai beau avoir des milliers de projets - calligraphie, lecture, couture, enluminure - je ne trouve que le temps de les amorcer.
Ainsi, de mon carnet de coloriage, seule une carte et demie sont en couleurs.
Mon carnet de calligraphie ne profite guère que de quelques minutes.
La machine à coudre n'est sortie que pour une heure de temps en temps et je n'arrive pas à mener mes projets à bien, soit que je perde de précieuses minutes en repassage ou réglages divers, soit que le dieu des chiffons soit contre moi et que je n'arrive à rien.

Mon aspire temps est tout petit. Il met un bazar monstre et demande une attention constante. A cause de sa vie au ras du sol, je passe encore plus de temps qu'avant à balayer, aspirer et serpillérer. A cause de ses quenottes en approche, je perds du temps à essuyer et nettoyer. Et à cause de ses déambulations et de sa curiosité, impossible de sortir machine ou crayons en sa présence, sauf à finir avec une boule plein de rire qui se colle à ma jambe et tente d'escalader.

Le temps est devenu précieux...

Courir chez la nourrice, courir au travail, courir pour corriger, cuisiner, se laver. Courir...

Je rêve un peu quand mes collègues me parlent de leurs journées de libre grâce à la crèche, aux grands parents, aux amis...
Et encore, j'ai mon mardi après-midi où je cours là aussi : deux heures pour la piscine et le reste me file entre les doigts.

Pour autant, je sais que ce n'est que temporaire, que beaucoup de choses reviendront. Qu'à nouveau, nous aurons du temps. Et puis, nous arrivons à prendre celui de vivre, de le voir grandir, courir, découvrir. Nous aurons le temps de sortir de cette parenthèse.

dimanche 10 avril 2016

Joies de la semaine * 6

Lundi : retrouver ma mère pour aller promener Petit Doux et les regarder rire tous les deux. Ils discutent avec les enfants de la crèche qui sont de l'autre côté du grillage du square, rigolent, jouent avec les coccinelles (RIP, petite bête à bon dieu attrapée par le bébé malgré ma vigilance...), empilent des cubes.
Mardi : me sentir progresser à la piscine, même si la tasse que je bois lors d'un exercice est due à une musculature encore insuffisante, selon la maître-nageur. C'est pas faux... "Mais les autres étaient comme vous à la base et regardez maintenant". On va dire que c'est encourageant.
Aller boire un thé sans manquer l'heure du rendez-vous, cette fois, et voir le temps filer sans comprendre comment il est déjà 16h !
Mercredi : voyage jusqu'à la banlieue nord. Le pavillon de ma grand-mère nous accueille avec ses fleurs partout. Belette court en tous sens, shoote dans un ballon, retrouve déjà ses marques, caresse deux chats, explore partout. Pendant qu'il dort, pause couture : choix de tissu et de fils ("Tu veux un mètre, cinq, dix ?"), échange de trucs ("Laver le tissu avant de coudre ? Jamais fait ça... Suffit d'en prendre un de bonne qualité..."), discussion sur tout et sur plein avec ma grand-mère et ma tante.
Jeudi : grosse journée pendant laquelle je mange enfin un rouleau de printemps de l'asiatique d'à côté dont le n° se passe sous le manteau. La sauce me fait pleurer un peu, mais c'est bon.
Entretien rapide avec une mère d'élève avec qui nous tombons d'accord. Espérons que sa fille change à présent...
Vendredi : sortie entre collègues le midi. Ce n'est pas ce que j'attendais, mais le repas est bon. 
Passage rapide pour aller récupérer un colis de tissus asiatisants qui sont mieux que ce que j'espérais.
Samedi : petite fête de la nature dans notre ville : visite d'une mini-ferme, jeux sur les bottes de paille, sortie entre deux averses avec un timing (presque) parfait.
Dimanche : réussir à enchaîner un tour au Luxembourg, un restaurant et la sieste de Doux à la maison avant de ressortir le faire se rouler avec enthousiasme dans les jonquilles du parc voisin. Manger deux salades : une toute fraîche au fenouil-radis pamplemousse-citron-mesclun et l'autre de framboises, de fraises et d'oranges. Lire (mieux vaut tard que jamais) les aventures de Difool dont le graphisme m'avait toujours tenue éloignée. Et apprécier.

dimanche 3 avril 2016

Joies de la semaine * 5

Lundi : jour de Pâques et donc excellentissime chocolat de la Mère de famille, après un bon repas, pour le fêter dignement.

Mardi : deuxième cours à la piscine, encore mieux que le premier, puis retour à la maison pour tester ma machine à coudre. Certains réflexes reviennent et j'en suis ravie. Le soir sent la violette puisque j'ai retrouvé mon shampoing parfumé au fond de mon sac de sport.

Mercredi : jour de bébé. Sortie à la bibliothèque pour le faire prendre l'air et jeux avec les livres, le mobilier et les autres personnes présentes. Pas de crises malgré la pluie dense qui nous prive de parc.

Jeudi : jour de grève. J'arrive à voir Aléthia sur le chemin de Paris. Les RER fonctionnent bien (ce qui m'arrange, mais n'est pas forcément top rapport à la grève sus-citée). Je renouvelle mon stock d'eau de camomille, ce qui m'apaise toujours. Je fais enfin les ourlets des rideaux qui attendent depuis deux ans. Boutique pour bébé où je fais des achats sans foule, sans attente, sans problème.

Vendredi : jour de cours sans accroc. Commande de tissus pour divers projets : renards et hiboux en approche (personne ne sera surpris). Du japonais aussi. Recherches d'idées et de patrons. Ça occupe sereinement mon esprit, c'est bien.

Samedi : jour de repos. Marché serein, bon repas, sortie à la Roseraie pour voir le printemps. Baptiste socialise avec un tas de wesh peu engageants qui s'adoucissent en voyant son sourire. Un monsieur danse avec lui sur le chemin. Il ne tombe pas de la journée ! Le soir est parfumé par l'odeur des escalopes milanaises. Avec une salade de roquette, on se croirait en Toscane...

Dimanche : un succulent petit déjeuner pour célébrer le dimanche. Du soleil, enfin ! Et même de la chaleur ! Les vélos nous propulsent au parc où le bébé se roule littéralement dans les jonquilles. Et admire les arbres immenses. A notre tour, nous redécouvrons la nature avec lui, le nez dans l'herbe. Découverte de violettes. Sortie dans la résidence : Belette y retrouve sa copine de nourrice et lui saute dans les bras.

Source

mercredi 30 mars 2016

Les petits fails du quotidien

Se rendre compte, après six mois d'utilisation, que la lanière de l'Ergobaby peut en fait coulisser de bas en haut. Et donc qu'être étranglée par icelle n'est pas une fatalité... Ça m'apprendra à acheter sur LBC, sans le manuel d'utilisation, tiens...

Corriger ses copies alors que le bébé joue à côté. Se faire piquer son stylo rouge. Négocier pour le récupérer. Se le refaire choper dix minutes après. Tout ça pour apprendre qu' "Hitclaire a été méchant avec les Juifs et a fait la ségrégation aux USA"...

Entendre un message paniqué de ma grand-mère qui se demande où je suis. Ma mère lui a dit que je venais sans m'en informer. Sauf que la pluie a changé mes plans et donc je n'ai pas bougé... C'est malin...

Eviter de justesse un pipi pré-bain sur la table à langer. Ne pas voir venir celui post-bain. Se faire avoir deux soirs de suite.

Peut aussi entrer dans la catégorie des quotichiants :)

mardi 29 mars 2016

Joies de la semaine * 4

C'est terrible comme au début de ces articles mon début de semaine se fait blanc... Comme dirait l'autre, j'ai la mémoire qui flanche... C'est moche...

Remontons le fil...

Lundi : Ma mère me retrouve après les cours pour aller chercher Petit Doux et l'emmener au jardin de découverte puis à la maison. Il lui présente doctement toute sa bibliothèque. Pour une bibliothécaire, c'est très approprié.

Mardi : Premier cours à la piscine sur laquelle je m'interrogeais depuis quelques temps. 8€ pour 30 minutes de cours, plus l'entrée, il y avait de quoi hésiter. Et bien, bonne nouvelle, ce n'est pas un cours où l'on s'endort ! Je manque même de boire plusieurs fois la tasse en tentant de reproduire les mouvements demandés. On a l'air fines, avec nos ceintures à flotteurs et nos gants palmes... Mais qu'importe, j'ai besoin de me dépenser et l'aquagym est la seule chose qui me tente avec l'inaccessible équitation (vadete retro, stupides longueurs, course à pied et autres tortures inadéquates !). 
Quant aux locaux, ils sont plus corrects que bien d'autres où j'ai eu l'heur (ou le malheur ?) de passer.

Mercredi : Journée douce de routine de mi-semaine : marché, parc, siestes du Nain, et au milieu repas avec deux collègues, lequel se passe très bien pour cause de sommeil durable de bébé. Nous échangeons surtout sur le collège, malgré mes tentatives de détourner la conversation, mais ce n'est pas fastidieux et je suis soulagée de voir qu'elles partagent certaines de mes opinions (des fois, je m'auto-interroge).

Jeudi : Discussion avec Akroma qui éclaire une journée somme toute assez dénuée d'intérêt par ailleurs.
Depuis notre accrochage musclé, mon nouvel élève aux casseroles bruyantes s'est mué en étrange fayot. Je suppose que je préfère ça. 
Le reste de la classe planche fort sérieusement sur le sujet de réflexion : "Faut-il avoir peur de la différence ? Vous appuierez votre réflexion sur votre culture historique, artistique et votre expérience personnelle." Un indice, les nains ? La réponse doit être "non".
Les cours s'enchaînent. J'arrive à finir vite mon rendez-vous du soir avec un parent en me servant vilement du prétexte du petit frère de deux ans de mon élève qui hurle son désintérêt pour les fort mauvaises notes de sa sœur. Et moi donc...

Vendredi : Et bien... Euh... C'est le fin de la semaine ?
Ah oui, et la fin de la présentation du latin aux petits de 6e. La dernière heure se passe bien : ils ont l'air content et le collègue qui a tenu à rester n'a pas donné l'impression de trop s'ennuyer. Étonnant.
Ah si, superbe surprise : le Paladin a eu le courage de passer acheter une machine à coudre et l'a ramenée dans ses bras depuis... Super loin. En plus d'être adorable, c'est vraiment utile car c'est un projet que nous avons depuis plusieurs années, jamais réalisé faute d'être à proximité du magasin adéquat pile au bon moment. Qui dit MAC dit ourlets des rideaux (actuellement thermocollés de façon... Bref) et donc lavage des dits rideaux. Au bout de deux ans, c'est bien de pouvoir le faire... Surtout que ceux du salon ont été attaqués à la compote de pêche quand même.

Samedi : Enfin ! Après trois semaines de folie, le Petit Doux se recale à une heure de réveil décente sans nous avoir auparavant pourrit la nuit ! Wééé ! Quoi que ce soit, c'est fini !
Nous devons changer notre poussette au relais et malgré quelques difficultés que nous passerons sous silence étant donné le titre de cette page, nous sommes victorieux. Pour récompenser le Paladin de sa patience et de ses efforts (il a dû casser à mains nues les roues de la poussette HS pour la faire rentrer dans le carton, pour vous situer - oh, une prétérition !), je nous achète deux gâteaux qui se révèlent à la hauteur de leur allure : un gland que d'aucuns pudiques voudraient rebaptiser Salambô (mais que notre boulangerie appelle bien gland, bordel : c'est vert avec un haut noir...) et une tarte poire-chocolat.

Dimanche : Repas de Pâques chez mes parents pour fêter et le chocolat et le point final à des années de galère. Mon père peut tourner enfin une page définitive sur plus d'une décennie. Les noeuds ont fini de se dénouer.
Par ailleurs, en plus de son excellent repas de lasagnes et tarte aux fraises, nous avons cherché nos chocolat de Pâques (oui, oui, à plus de trente ans) sur... Le mini balcon de mes parents. Et Micro a eu un jouet de Pâques parce qu'on a préféré lui éviter une orgie de chocolat. Mais il n'a pas l'oeil dans la poche et prélève avec aplomb sa dîme sur nos oeufs.
Au retour, nous évitons de justesse de nous faire tremper. C'est beau.


samedi 26 mars 2016

Séries séries

Quand le néo-parent n'est pas tout planté par une nouvelle crise de poussée dentaire / terreur nocturne / chiantitude nocturne, il aime a se détendre devant une bonne série le soir (oui, une seule par contre, faut pas déconner, on dort tant qu'on peut ensuite...).

Or donc, en cette période de creux entre les géants de la chose, comment occuper notre temps de cerveau vaguement disponible ?

Galavant : il fallait oser la série comédie musicale dans un univers de Moyen-Âge carnavalesque. Les premiers épisodes sont plutôt réussi, avec un décalage vraiment drôle et une revisitation réussie des topoï du genre. Mais soyons honnêtes, nous n'avons pas commencé la 2e saison. Parce qu'au bout d'un moment, les ficelles sont toujours les mêmes et que... Ils chantent, hein. Et c'est toujours ce qui m'a ennuyé chez Disney et consorts. Ajoutons qu'en plus ici ils chantent parfois un peu trop la même chose... Donc les acteurs sont bons, il y a des trouvailles sympa, mais ça s'essouffle vite.

Allez, chut maintenant...

I-zombie : toujours convaincue alors que je n'aurais vraiment pas parié dessus. Les intrigues secondaires viennent étoffer les enquêtes parfois un peu attendues et la série gagne en intérêt (une fois n'est pas coutume). Il faut dire qu'elle ne se cantonne pas à l'humour et ce n'est pas plus mal d'ouvrir un peu le champ. Contre toute attente, elle donne aussi parfois faim grâce aux cours de cuisine de cerveau en plastique. 

Kicking ass and taking brains. Oui.

Le maître du Haut château : de bons acteurs, une belle intrigue (K. Dick !), une uchronie intéressante (les Nazis et les Japonais ont gagné la guerre et occupent les USA), donc a priori tout pour me plaire.
Mais, mais, mais... La sauce ne prend pas vraiment. Est-ce la durée des épisodes qui est en cause ? Peut-être. Car si je ne m'ennuie pas lorsque je les regarde, je décroche un peu vers la fin (le rythme longuet des débuts d'aide pas) et... Et je n'ai que rarement envie de voir la suite. C'est un peu le dernier recours. Enfin, avant Galavant.
Peut-être la noirceur évidente est-elle aussi incompatible avec mon état d'esprit du moment. 
Je pense que c'est un rendez-vous raté pour l'instant.




Blindspot : la BA nous avait tout de suite accrochés. Mais le pilote pas DU TOUT. Je me souviens qu'on s'était regardé, déçus. Tout ça pour... ça ? Encore une de ces séries policières-là ? Pffff....
Pourtant, on a enchaîné avec la suite, plus par défaut qu'autre chose. 
Et bonne surprise : si la série n'évite pas certains poncifs (FBI = gentils, CIA = pas bien, FBI = très doués avec des flingues, terroristes = incapables de toucher un éléphant dans un couloir...), elle arrive à nous accrocher. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne du fil rouge (un tatouage = une enquête), les personnages s'étoffent et on se prend au jeu. Qui manipule qui ? Et pourquoi ?


mardi 22 mars 2016

Jour noir

Aujourd'hui, j'ai enfin repris la piscine après presque deux ans.
J'ai souri dans le bassin en nous voyant avec notre attirail ridicule à base de combo bonnet + flotteur + gants palmes. La touche.
Aujourd'hui, j'ai fait cours, comme d'habitude, puis rejoint une commission de vie scolaire (un pré-conseil de discipline) où nous avons cuisiné un troll comme nous savons si bien le faire en tentant de ne pas exploser de rire au visage de sa psy de pacotille qui nous parlait de sa timidité (parce que j'aimerais bien qu'il soit timide avec moi, lui !).
Aujourd'hui, j'ai récupéré mon fils avec une belle éraflure sur tout le visage et ça m'a fait mal.
Aujourd'hui, j'ai raté un super rendez-vous par incompréhension réciproque.
Aujourd'hui, j'ai acheté des mochis rigolos.

Aujourd'hui était un jour comme plein d'autres, sans beaucoup d'intérêt, ni de désintérêt. Quelques contrariétés, quelques légèretés.

Et puis, alors que j'avais entendu la nouvelle et appelé tout de suite ma cousine pour me rassurer et vérifier qu'elle n'était pas à proximité des deux lieux touchés par les attentats, alors que j'avais échangé quelques mots sur les événements, encore méconnus, encore flous, aujourd'hui, j'ai fermé la plupart des sites où je vais parce que je voudrais que ça ne soit pas arrivé.
Mais ce soir, l'informe prend forme, le jour se teinte de noir à cause de l'heure et de l'actualité.
Même si mon esprit, inconsciemment, n'a pas voulu prendre conscience tout de suite, il ne peut pas l'éviter.

Aujourd'hui, je suis Charlie, Paris, Tunis, partout et Bruxelles aussi. 
Je suis une citoyenne du monde, face aux barbares, aux obscurs, aux stupides. Tellement, tellement, tellement stupides et si dangereux...

dimanche 20 mars 2016

Les joies de la semaine * 3

A croire que je n'ai plus le temps d'écrire que du positif, c'est moche ! ^^

Lundi : je crois vaguement me souvenir d'une sortie au parc avec le bébé, sans certitude, pour profiter de l'air doux et des derniers rayons du jour.

Mardi : un rendez-vous avec une spécialiste qui se passe très bien (ce qui justifie de mon point de vue et ses tarifs et la distance que je dois parcourir pour ne pas avoir mal, ni entendre de remarques bêtes). Elle m'explique d'ailleurs pas mal de choses sur mon accouchement particulier et les réponses font du bien. 
Sur le retour, j'en profite pour faire un tour rapide dans un magasin et en sortir avec trois beaux hauts qui me vont tous parfaitement et satisfont mon envie de renouveau de ma garde-robe pour le printemps pour un prix modique. Tant que j'y suis, un passage chez Lush pour le seul de leur produit qui m'ait convaincue et qui a pour difficile mission de rattraper le désastre capillaire qui est le mien. Son odeur me met en joie en me replongeant dans des souvenirs divers.

Mercredi : sortie au parc pour retrouver une amie très chère pas vue depuis trop longtemps. Elle est courageuse car elle a bravé le froid pour nous retrouver ! Entre sa mère et Micro, nous ne pouvons cependant pas parler autant que d'habitude car je cours partout et suis distraite par les actions du gnome, mais bonne nouvelle, on se rattrape la semaine prochaine.

Jeudi : un accrochage avec un élève qui aurait dû plomber ma journée m'apporte le soutien et une nuance de respect nouvelle dans les yeux du reste de la classe. 
"Wahou, Madame, vous ne vous laissez pas faire, vous !" Tu m'étonnes, Anatole... Mes années de ZEP m'ont laissé quelques réflexes hors charte.
L'élève revient pour notre deuxième heure de cours tout calmé, limite fayot. Étonnant.

Vendredi : La journée s'annonce trop longue à cause de la remise des bulletins, mais finalement, nous bullons de concert en l'attendant et je ne dois déplorer qu'un lapin (un record !). 
Les échanges sont neutres, voire très cordiaux et ça justifie en partie de rester aussi tard au bahut.

Samedi : fixation du siège bébé sur mon vélo réussie brillamment par le Paladin. Les trajets raccourcissent soudain avec bonheur ! Passage agréable à la bibliothèque et au parc avec le bébé qui est de bonne humeur et court partout pour fêter le printemps.
Achat d'un ustensile destiné à tout hacher menu à un camelot du marché : joie, il tient ses promesses ! Pommes et spéculos, puis pommes spéculos et orange pour un dessert sympa et rapide à préparer.
Finir la lecture du Château de Hurle.

Dimanche : visite chez ma belle-soeur et discussion agréable avec elle et ses filles. Chez l'aînée, la crise d'ado semble s'estomper. 
Préparer mes affaires pour le lendemain et me réjouir à l'avance d'attaquer le dernier tome de l'Epouvanteur




dimanche 13 mars 2016

Les joies de la semaine * 2

Note : au moment où j'entreprends d'écrire cet article, Micro est en train de hurler à plein poumons... Une première pour un soir à 20h30 !
Or donc... Concentration malgré tout, etc.

Lundi : trouver le mojo pour présenter le latin aux 6e.

Mardi : avoir une collègue qui me donne sa poussette alors que la nôtre a rendu l'âme et un autre qui me propose de garder le bébé pour une nuit. Mes collègues sont plus présents que notre entourage. Normal... M'en fiche, ça fait du bien !

Mercredi : aller chercher mes bottes, achetées en ventes privées pour un prix très très raisonnable et les trouver parfaites. Réussir à bien organiser cette journée seule avec le bébé pour ne pas être submergée. Constater qu'il est bien totalement guéri. Ouf.

Jeudi : aller au cinéma pour la 1re fois depuis... 16-17 mois ? Bon, ok, avec 120 élèves de 4e pas passionnés par "Demain", mais quand même ! Manger les pop-corn confisqués à un élève avec les autres élèves sur la route du retour. Finir mon conseil de classe en une heure. Pas peu fière, étant donné les boulets qui y assistent avec moi.

Vendredi : manger un couscous tout en bavardant. Voir se confirmer les projets d'une jeune fille qui souhaite enseigner. Découvrir que le conseil de classe de mes 3e commence une heure avant ce que je pensais : cool ! Mettre un point final à une semaine de 24h de cours (et pour les non profs, cela veut dire 24h à 100%, plus toutes les prép :p). Acheter des religieuses au chocolat pour fêter ça.

Samedi : du soleil ! Profiter du parc Montsouris et y croiser une amie tout en attendant ma collègue pour récupérer la poussette sus-citées. Admirer les magnolias.

Dimanche : sortir au parc pour jouer avec le bébé avant que le monde n'arrive. Cuisiner à deux une tarte amandine-chocolat. Profiter du soleil. Sentir les fleurs en se promenant le long de la rivière.

Constater toute la semaine que le printemps est là, dans les arbres en fleurs, le chant des mésanges, le jour qui pointe quand je pars. C'est chouette !

 Note : à la fin de cet article, le bébé s'est endormi :)

dimanche 6 mars 2016

Les joies de la semaine * 1

Voilà un article dont l'idée vient du Rose et le Noir. J'aime le principe de se focaliser sur le positif. Essayons donc, après cette semaine calamiteuse qui a été de mal en pis à partir de mardi soir...

Lundi : dernière journée de vacances à trois : repos et sortie au parc.

Mardi : aller voir ma grand-mère et y croiser mon cousin. Apercevoir le pull qu'elle tricote pour Petit Doux et l'écharpe du même rouge parfait qu'elle me destine. Parler de tout et de rien avec elle et la voir jouer avec son arrière petit-fils. Discuter chiffons avec mon cousin qui veut créer sa ligne de vêtements et nous emballer un peu sur les écharpes obi et des robes à déco interchangeables.

Mercredi : voir le Paladin rentrer à la mi-journée pour m'aider avec notre petit malade. Soulagement. Bénir l'inventeur de la machine à laver !

Jeudi : faire une semoule sucrée à la pistache en dessert.

Vendredi : petite rémission du Doux.

Samedi : sortir faire le marché et prendre un peu l'air, enfin, après les trois jours cloîtrée à la maison pour cause de maladie du bébé. Trouver du fromage au piment d’Espelette. Acheter des cordons bleus : régression infantile.

Dimanche : voir Petit Doux manger enfin un peu au repas (dont les cordons bleus, par petites miettes !). Voir le Paladin aller doucement mieux. Préparer mes affaires pour la rentrée de demain en choisissant les vêtements et des bijoux assortis, mon rituel du soir.



Bilan : j'ai d'abord complètement bloqué... Qu'avions-nous fait cette semaine ? Et surtout qu'y a-t-il eu de positif ?
Puis petit à petit, j'ai retrouvé le fil du souvenir, éliminé le négatif, traqué ce qui a été bon et bien. C'est plaisant. Ma semaine me paraît finalement moins noire, moins triste et moins déprimante.


De mon métier

En cette veille de rentrée et alors que mon moral est mis à mal tant par la réforme à venir que par la maladie qui terrasse Petit Doux et le Paladin, alors que je vais accueillir cette semaine une étudiante qui se destine à l'enseignement, je m'interroge sur mon métier.

Sur le forum professionnel que je fréquente comme dans ma salle des professeurs, beaucoup parlent de leur désenchantement, de leur volonté de quitter l'EN dont les mâchoires ministérielles broient trop souvent les personnels.

Moi-même, à l'heure où les langues anciennes sont torpillées et où on réforme une fois de plus en dépit du bon sens, la lassitude me guette.

Lassitude de devoir expliquer pourquoi il faut en revenir aux fondamentaux pour qu'aucun élève n'arrive en 6e, à 11 ans, sans savoir lire réellement, avec fluidité et en COMPRENANT les textes, sans avoir acquis les bases des mathématiques, des rudiments d'histoire, de sciences.
Mais non, il importerait de leur faire commencer une langue vivante, grâce à des personnels non formés, histoire que ça soit vraiment débile, et de leur parler de développement durable et d'arts plastiques un cours sur deux. Certes. Ecrire et compter par compte, hein...
 Lassitude de me battre contre de la paperasserie et de ne pas pouvoir compter sur les infirmiers, médecins scolaires, surveillants et assistante sociale de mon établissement. Un gamin a un problème, grave ou pas ? Dommage ! "Elle est absente aujourd'hui. Et demain. Et après aussi." "Oui, mais je n'ai pas un salaire de professeur, moi, donc je ne vois pas pourquoi..." "Non, mais les profs, ils sont trop relous avec vous, viens, je te fais un mot de retard si tu veux pour qu'ils ne te cassent pas les c****".

Et pourtant, en cours, là où la loi, c'est moi, je sais pourquoi je fais ce métier.
Tout comme quand j'élabore mes cours ou les relis.
Me réjouis de leur faire découvrir Yvain, Tristan, Eluard ou Jupiter.
Quand ils se bousculent pour poser des questions.
S'étonnent que ça sonne déjà.
Se concentrent pour réussir et sont fiers parce que c'était compliqué et que je le leur dis.
Reviennent pour s'excuser ou juste pour échanger.
Nous font confiance.
Réussissent alors qu'ils pensent être nuls.
S'enthousiasment pour Mallarmé et ses messages cryptés.
Sourient en entrant et en sortant de cours.
M'apportent des citations à inscrire au tableau dédié.

Même si ce n'est pas toujours facile, ni idyllique. Même si P. me casse les oreilles en me chantant du Justin Bieber à la fin des cours. Même si J. a vraiment un humour nul. Même si, même si...

Mon ancienne salle de classe, du temps de FortFortLointain