lundi 3 septembre 2018

Et deux ans après...

Deux ans plus tard, Belette a trois ans et trois quarts. Il vient de faire sa rentrée en Moyenne Section, avec enthousiasme et chansons, malgré quelques craintes hier au soir.
A cet âge-là, les réveils nocturnes ou trop matinaux sont si ponctuels qu'ils relèvent de l'anecdote (sans doute ne devrais-je pas écrire ceci pour les raisons karmiques, ceci dit...).

Les relations parents-enfant sont apaisées et les doutes du début ont fait place à un amour viscéral. Celui que certaines ont la chance de connaître dès la 1re heure du 1er jour et que j'ai construit pas à pas avec ce petit être qui est aujourd'hui intarissable sur les trains, les châteaux forts et les contes de fées.

Moi, pour la 1re fois depuis mon arrivée dans mon collège actuel, je fais ma rentrée sans une boule de colère et de stress au ventre. Ma réputation est faite, mon emploi du temps est exceptionnellement correct. Que demande le peuple ?

Je retrouve du temps, même si je cours encore après les heures. Le temps d'un thé, d'une parenthèse, d'un livre. Du temps encore entrecoupé de "joue avec mooooiii" (et c'est heureux). Le temps de vivre, le temps d'aimer, ô mes amours.




samedi 13 août 2016

Du marmonnement nocturne

Quelle est la terreur de vos nuits ?

Longtemps, j'ai craint les soirées dont les basses font vibrer votre appartement, puis les ronflements des jours de rhume.

Aujourd'hui, je sais que ce n'était rien. Car j'ai découvert... Le marmonnement nocturne.

Comme son étymologie de cuisine peut le faire deviner, le marmonnement nocturne est produit de nuit, par un marmot. Par le mien, en l'occurrence (parce que chez les autres, ça me ferait une belle jambe).

En pleine phase de sommeil profond, alors que je suis douillettement emmitouflée dans ma couette et que j'ai enfin trouvé la position optimale sur l'oreiller, vers 3h du matin, un bruit léger s'infiltre dans mes rêves.

Au point de m'en tirer. 

Le marmonnement nocturne est le cri du bébé qui cherche le sommeil sans être encore assez énervé pour appeler à grands cris ses parents. Il peut être comparé au doux son d'un moustique géant. "MmmmMmmmMmmMmmMmm". Tentative de berceuse, bruit hypnotique pour se rendormir dans la chambre obscure ?

En tout cas, sur le parent belettien, l'effet est immédiat : "Oh nooooooooon... Va-t-il falloir que je me lève ?"

L'esprit est alors en demi-sommeil nébuleux. Fermement accroché à la couette et pourtant déjà résigné. 

Le jeu commence : ah, une pause ! C'est bon, il s'est... MmmmmMmmmmMMMMMMMMmmm... Ah non. Bon. Il m'énerve. Si je mets une boule quies ? MmmmmMmmm. Non. Marche pas. Zut. 
A côté, je sens le Paladin se crisper comme moi. Sa respiration m'indique qu'il est aussi en phase de semi-réveil.

La durée du marmonnement nocturne le rend extrêmement agaçant : il n'appelle pas une intervention, mais est suffisamment bruyant pour empêcher l'adulte de sombrer à nouveau. Il commence, s'arrête, reprend, trois minutes de silence laisse penser que avant qu'il ne s'élève de nouveau. Et puis, souvent, il finit par se muer en pleurs, voire en "maman, maman" qui deviennent, si je me lève un "papa papa" très énervant et reste un "maman maman" non moins crispant si le Paladin s'en charge.

La chiantitude ? C'est le marmonnement nocturne...


mardi 12 juillet 2016

Exposition à Orsay - Charles Gleyre

Nous avions choisi Orsay pour ce jour de vacances à deux, sans plus d'étude de la chose.
Or, lors de la demi-heure d'attente pour pénétrer dans le musée, force me fut de constater que je me souvenais tout de même très bien des collections permanentes : non seulement nous sommes beaucoup venus en visite car c'est l'une de mes périodes préférées que celle couverte par le musée, mais en plus j'ai une bonne mémoire et j'ai parcouru le musée en long, en large et en travers lors d'un stage de trois jours sur l'Histoire des Arts.
Les affiches annonçaient le célèbre douanier Rousseau que je n'apprécie pas le moins du monde, bien à rebours (et mon parcours rapide des salles qui lui sont consacrées et le mettent en lien avec d'autres artistes m'ont confortée dans cette impression négative).
Ainsi qu'un peintre dont j'ignorais jusqu'au nom : Charles Gleyre. Le Romantique repenti. 
Cette accroche et les deux anges parcourant la terre après le Déluge nous ont donné envie d'aller le découvrir.

Le Déluge - huile et pastel


Il a fallu monter tout en haut de la gare, admirant au passage les verrières et la tête d'Hermès qui les domine, en nous demandant si nous étions bien sur la bonne voie, pour trouver l'entrée. Pas un chat ou presque. Joie.
Les premières salles présentent ses débuts, évidemment, et son long voyage en Orient, lorsque, suivant un aventurier américain, il est descendu jusqu'à Karthoum et a failli y laisser la vie. Revenu amoindri, il affronte Ingres notamment pour la décoration d'un château et perd. Ses fresques sont recouvertes d'affreux vases en trompe l'oeil.
Trouvant enfin quelques succès, il se fait une certaine réputation (plus dans son pays natal, la Suisse, qu'en France) et devient professeur reconnu (Sisley, Monet notamment).
Et alors que je restais sur ma fin après quatre salles, en lisant sa biographie qui, pensais-je, terminait l'exposition, nous avons enfin découvert ses pièces maîtresses dans les nombreuses salles suivantes.
C'est un parcours intéressant : élève, explorateur ou plutôt peintre d'un explorateur, son trait s'affine, il découvre la lumière orientale, renie son expérience car elle n'est pas assez au goût du jour, se compromet artistiquement, se brise quand sa maladie revient, peint la violence d'une Grèce antique moins lisse et moins fantasmée que l'image d'Epinal. Et revient à une harmonie à la fin de sa vie, à une paix que son projet de Jardin d’Éden illustre bien.
Ses oeuvres sont remarquables par la qualité du dessin, la lumière douce, iridescente parfois, les visages qui n'ont rien à envier à ceux d'Ingres, comme animés de l'intérieur parfois, lumineux, encore. Et aussi cette mélancolie, cette violence qui contraste avec l'image d'un homme terne et brisé que peignent certains de ses contemporains.
C'est une belle rencontre que celle que nous offre Orsay, tout en haut, presque cachée.

Le Soir - ou les Illusions Perdues

dimanche 10 juillet 2016

Joie à venir

Mon esprit est tendu vers notre destination prochaine.
Vers ce lieu qui fait partie de moi et auquel, année après année, de façon irrationnelle mais tangible, je me sens reliée comme par un cordeau, du cœur au cœur.
Parfois, j'ai tenté découvrir un nouvel horizon. Parfois, j'ai dû le faire. Mais toujours, toujours, je suis revenue puisque j'ai constaté que ne pas y aller m'empêchait littéralement de respirer, me rendait malade, vraiment.
J'ai besoin de retrouver cet écrin de lande sauvage, les falaises battues par les vents et la houle, l'odeur des ajoncs et du soleil sur les pavés des ports.
Et cette année, j'ai besoin de partager cela avec mon fils, comme je l'ai fait il y a plus de dix ans avec le Paladin.
C'est un don précieux, comme celui des montagnes toscanes.
Un lieu sauvage et beau.
Un lieu de lande, de fougère et de vent.

J'ai hâte.



dimanche 3 juillet 2016

Joies de la semaine * 16

Cette semaine n'a pas été franchement gaie, mais positivons puisque c'est le but de l'exercice !

Lundi : journée de correction et bras de fer que nous remportons avec le Rectorat pour avoir toutes nos copies dans la matinée, sans qu'on nous force à attendre dans un bahut pourri pour des raisons fallacieuses. Repas avec les trois équipes de correcteurs de mon collège qui éclaire un peu cette journée terne et fastidieuse.

Mardi : voir Akroma aide à dépasser les hallucinations de la constitution des classes de 3e du matin.

Mercredi : Journée cool avec Micro-Belette. Sortie au parc en famille. Un bébé de 18 mois sait-il boire un jus de pommes à la paille ? Oui. Et il adore ! De mon côté, la boisson pomme-grenade-aloé véra est un succès.

Jeudi : Hum... Même en cherchant bien... Il faut se rabattre sur le soir pour trouver du positif à cette journée. Mais j'ai la chance d'avoir une famille qui me redonne le sourire et me permet d'oublier le taf.

Vendredi : Discuter avec ma collègue Yasmine que j'apprécie vraiment énormément tempère à nouveau une journée de réunions miteuses qui me laissent prête à exploser. Juste envie de ma barrer et de hurler. C'est gai. Mais apparemment, cette tension n'est pas une croix que j'ai à porter seule. A plusieurs, on est plus fort. On est déjà trois, c'est un début.

Samedi : Restaurant en famille. Micro fritte à fond. Que dire du loukoum ? Nous passons tôt chez Gibert pour renouveler son stock de livres. "Oh non Gorge" est un grand succès parental. Micro s'en fiche éperdument, mais nous, on rit.

Dimanche : Première rencontre avec un bébé qui va beaucoup beaucoup mieux qu'annoncé. Ce n'est pas la journée que j'espérais, mais voir nos amis en forme est rassurant et nous fait plaisir.

mercredi 29 juin 2016

L'enfant, le parent et le temps

Un enfant, c'est un mini cyclone dans la temporalité.
On se prend à adopter un rythme très différent de celui d' "avant", de l'insouciance, de ces moments où on pensait ne pas avoir assez de temps pour soi (naïveté).

Maintenant, 6h30, c'est déjà une grasse mat. 
Maintenant, à 12h00, on mange. Si. Sinon, c'est le début du tantröm.
A 13h30 dernier délai, le Nain va dormir. Sinon, après l'heure, ce n'est plus l'heure, et là, c'est le début de gros gros ennuis.
Pareil vers 20h. Il faut un lit dans le coin.

Et tout parent qui a mis du temps à régler le rythme de sommeil de son enfant sait très bien qu'il y a des priorités.

Et en même temps, on redécouvre le temps : les sorties au parc pour rythmer les journées, les activités pour cheminer doucement dans l'après-midi, la bulle du soir, avec l'histoire et les chansons douces.

Et tout temps "pour nous" devient d'autant plus précieux qu'il faut parfois lutter contre la fatigue.

C'est une parenthèse de 24 ou 36 mois. Il sera toujours temps de replonger dans le fleuve.

dimanche 26 juin 2016

Joies de la semaine * 15

Une semaine à double week end pour garder en tête de beaux moments !

Samedi : Bruxelles ! Voyage sans heurts lors duquel je réussis à faire faire une sieste d'une heure à Micro (ce qui à 18 mois et dans un train bruyant relève de l'exploit). Direction chez ma cousine : Micro et son cousin jouent avec bonheur, nous nous détendons en discutant entre adultes et en préparant la soirée du soir. Malgré quelques difficultés à endormir le Nain, nous profitons d'une soirée entre adultes fort agréable ! Joie.

Dimanche : Agréable moment en famille. Marché d'Ixelles, puis observation studieuse des canards des lacs urbains. Retour à la maison et dégustation des restes des gâteaux d'anniversaire de la veille. Je ne sais pas si je préfère la "croûte" aux fraises avec sa délicate chantilly sous les fruits ou le dessert aérien de fruits rouges cachés sous une crème légère sur pâte de spéculos... 
Si, en fait, je sais !
Nous repartons avec une valise pleine de très beaux vêtements pour Belette et surmontons le train du retour avec brio, malgré la fatigue.

Lundi : Matinée avec ma mère. Trouvaille d'un magnifique sweat renard en 3 ans (hélas pas en 38...). Révisions avec les 3e : la classe se tient bien, malgré les 4 heures de suite qu'on nous a imposées en fin de journée. Larme à l'oeil en les voyant partir, mais chut !

Mardi : Après-midi avec Akroma et sa famille. Je découvre la flammekueche aux champignons. Miam ! Je reçois aussi un superbe paquet de cadeaux en direct du Japon. Je suis d'autant plus touchée que je ne m'y attendais pas.

Mercredi : Courses rapides au marché. Belette comprend 'caché' à la place de 'steack haché'. C'est drôle. Il fait enfin beau. Journée de parc et de rires : trempette sur le balcon. Bien loin de Montessoriser avec finesse en transvasant délicatement les liquides d'un récipient à un autre, Micro joue à l'éclabousse et se met la tête dans la cocotte pleine d'eau. Je suis trop trempée pour le prendre en photo, hélas !

Jeudi : Après-midi avec Akroma et Gaby ! Raclette par 31°, c'est fait et on s'en est super bien tirées ! Courses de dernière minute pour le mois-niversaire. Je retrouve ensuite un bébé joyeux avec qui la soirée se passe bien.

Vendredi : Matinée de travail chez une collègue. Le projet que nous montons à trois est sympa. Je pense que nous réussirons à en faire quelque chose de bien pour tout le monde. Et puis, c'est sur le Moyen-Âge. I <3 MA.

Samedi : 1er jour de mois-niversaire avec la famille paternelle de Belette. La marquise au chocolat est un délice, surtout avec ses cerneaux de noix. Bouquet de pivoines rouge foncé acheté au marché, avec deux belles roses blanches en cadeau. Redécouverte d'un super site qui vend des objets décorés par des illustrateurs contemporains (dont Boulet et ses petits traits !).

Dimanche : 2e jour de mois-niversaire avec la famille maternelle cette fois. En trois temps : repas avec ma cousine et mes parents, puis ma tante et ma grand-mère sont arrivées, puis Akroma. Le chassé-croisé a permis aux gens de se parler sans qu'on se perde ou qu'on étouffe dans l'appartement et Belette a été bien plus serein que la veille. Il a aussi rencontré la fille d'Akroma pour la 1re fois et, malgré nos inquiétudes, s'est montré aussi intéressé que gentil (pas de tentative de baffe comme son cousin avec lui au même âge, ouf !). C'était une journée longue et bien remplie (notamment de gâteaux : fin de marquise, tarte aux framboises, aux pêches, aux poires et au chocolat, madeleines), mais vraiment agréable et sereine, contre toute attente.