lundi 29 février 2016

Page blanche

Reprenons du début.

Un nouveau blog pour tourner une page sur un certain nombre d'événements. Pour remettre les idées au clair. Pour écrire sans rouvrir certains sujets.

Un nouveau blog comme on étrenne un nouveau carnet pour démarrer une nouvelle ère. La mienne s'appelle B. et a tout transformé sur son passage. 

Mais après 14 mois de découverte respective et de reconstruction, de blessures pansées, de désillusion sur notre entourage et de belles surprises avec d'autres, je ne regrette pas ce choix fait sans besoin, sans envie, sans transcendance. 
Je ne regrette pas ce trajet pour devenir encore autre chose, pour grandir avec le Paladin, main dans la main malgré les turbulences et la fatigue, prégnante, inconditionnelle, pour regarder grandir ce petit être au sourire si lumineux qu'il fait oublier beaucoup de tout.

Il y a des éclats de soleil dans son sourire, autant que des abysses dans ses hurlements, heureusement plutôt rares.

14 mois.

Il court partout, dévore ses livres avec l'enthousiasme fasciné de celui qui aimera découvrir de multiples mondes, danse et écoute attentivement la musique, les chansons qui accompagnent ses journées, aime goûter à tout, sourire à tous, explorer la forêt de bambous du parc en agitant ses menottes.

Aujourd'hui, pour fêter les prémices du printemps qui se love dans les boutons de magnolias et les pétales de cerisiers, nous avons été dans le beau parc Montsouris. 
Malgré le froid venteux, ce fut une journée lumineuse. 
Notre petit inuit à la capuche de fourrure a regardé les bêtes à plumes qui peuplent le lieu (dont les stupides pigeons, mais les colverts et les cygnes noirs ont eu sa préférence, ainsi que les poules d'eau bavardes qui se poursuivaient sur les bords du lac), a caressé un poney et serait peut-être monté dessus si la pauvre bête n'avait pas eu si mauvaise allure, a joué dans le sable (sans le goûter !) et sur la montagne de béton du Destin où l'on peut faire rouler des petites voitures ou descendre des balles (mais qui fera Indy courant devant ?).
Nous, nous l'avons suivi et guidé, redécouvrant avec ses yeux les merveilles d'une pomme de pin, d'un pissenlit, appréciant le soleil et l'air vif, main dans la main et main sur la capuche du petit lutin parfois vacillant.

14 mois et ma grossesse est bien loin, comme sont oubliés sans l'être beaucoup de passages difficiles de la néo-parentalité. Nous avons perdu une certaine insouciance, celle de pouvoir partir à l'impromptu, à l'avenant, mais nous avons découvert que cela n'a pas vraiment d'importance. Ça reviendra. Nous avons tout le temps du monde et déjà des projets : Belle-Île cet été, l'Italie l'an prochain, le Japon pour ses dix ans... Des rêves qui vont grandir avec lui au fur et à mesure que nous redevenons trois et que nous retrouvons qui nous sommes.

Ruelle toscane, @Paladin