mercredi 13 avril 2016

Les dérivés

C'est fou comme je me rends compte que j'ai perdu du temps. Il file, entre routine et course.
J'ai beau avoir des milliers de projets - calligraphie, lecture, couture, enluminure - je ne trouve que le temps de les amorcer.
Ainsi, de mon carnet de coloriage, seule une carte et demie sont en couleurs.
Mon carnet de calligraphie ne profite guère que de quelques minutes.
La machine à coudre n'est sortie que pour une heure de temps en temps et je n'arrive pas à mener mes projets à bien, soit que je perde de précieuses minutes en repassage ou réglages divers, soit que le dieu des chiffons soit contre moi et que je n'arrive à rien.

Mon aspire temps est tout petit. Il met un bazar monstre et demande une attention constante. A cause de sa vie au ras du sol, je passe encore plus de temps qu'avant à balayer, aspirer et serpillérer. A cause de ses quenottes en approche, je perds du temps à essuyer et nettoyer. Et à cause de ses déambulations et de sa curiosité, impossible de sortir machine ou crayons en sa présence, sauf à finir avec une boule plein de rire qui se colle à ma jambe et tente d'escalader.

Le temps est devenu précieux...

Courir chez la nourrice, courir au travail, courir pour corriger, cuisiner, se laver. Courir...

Je rêve un peu quand mes collègues me parlent de leurs journées de libre grâce à la crèche, aux grands parents, aux amis...
Et encore, j'ai mon mardi après-midi où je cours là aussi : deux heures pour la piscine et le reste me file entre les doigts.

Pour autant, je sais que ce n'est que temporaire, que beaucoup de choses reviendront. Qu'à nouveau, nous aurons du temps. Et puis, nous arrivons à prendre celui de vivre, de le voir grandir, courir, découvrir. Nous aurons le temps de sortir de cette parenthèse.

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