mercredi 20 avril 2016

La vague

Mon corps joue des tours à mon esprit ces temps-ci...

Force est de constater que la fatigue et les cycles me passent tour à tour sur et sous la vague. Je peux aussi bien faire preuve d'une énergie conséquente qu'avoir les sanglots bloqués dans la gorge en permanence et une sensibilité d'écorchée vive au point de ne plus dormir à la pensée d'une seule réflexion désagréable (certes, ça ne vient pas de nulle part : chat échaudé craint l'eau froide).

Mais c'est d'autant plus compliqué à maîtriser quand on ne peut pas se rouler en boule sous la couette et la vague pour attendre que ça passe.
Car il faut bien assurer les périodes inter-siestes (6h-13h et 14h30-19h45) ou le travail (là, honnêtement, c'est émotionnellement bien plus simple).

Or sentir son esprit à deux pas de la surchauffe émotionnelle est déstabilisant. J'ai l'impression de marcher au bord d'une falaise sans pouvoir oublier que le vent pourrait bien me faire déraper.

Il me faut de la bienveillance quand moi-même j'épuise mes réserves pour les personnes les plus essentielles, sans laisser grand chose pour les autres (mes 3e savent de quoi je parle et le collègue d’Histoire qui s'est pris une taloche aussi).

Parce que je connais le risque : si je dérape, c'est la colère blanche. Celle où l'on se voit, où l'on s'entend, posé sur le côté, dépossédé de son corps. Celle où toutes les choses enfouies qu'autrui s'est bien empressé d'oublier reviennent. Mais reviennent en plus avec toute la force des non-dits et de ce qu'on a encaissé sans vraiment broncher.
C'est très violent. Tant pour l'autre que pour soi.
Volcanique. 
A se demander si d'autres vivent ces montées flambantes qu'on ravale alors qu'elles brûlent la gorge et les yeux. A se demander aussi si d'autres les sentent, les devinent sous la surface qu'on tente de maintenir lisse.


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